PORT-AU-PRINCE – Jocelerme Privert, président de l’Assemblée Nationale est bel et bien candidat pour le poste de président provisoire. En politique, il n’y a pas d’amis, il n’y a que des intérêts. Les alliés peuvent devenir de redoutables ennemis. L’opposition pluridimensionnelle est sur le point de désintégrer vu qu’une bonne partie des organisations populaires soutient la candidature de Privert. Le G8 exprime bien son refus de la candidature de ce dernier. Il appelle à la résistance.

Le député Gary Bodeau crie au scandale et dénonce un coup d’état parlementaire. Les Haïtiens jusqu’à présent n’arrivent pas à comprendre qu’ils doivent s’unir pour redorer le blason de leur pays. On reprochait à Michel Martelly d’avoir voulu propulser Jovenel Moise au pouvoir. Aujourd’hui, Fanmi Lavalas cherche à téléguider Jocelerme Privert pour le placer au timon des affaires, le favorisant ainsi à reprendre le pouvoir. On redoute un laisser frapper entre les éléments divers du secteur démocratique dans les jours à venir.

Parler de coup d’état de Jocelerme Privert c’est signifier ouvertement que ce dernier cherche à renforcer la formule diviser pour régner au vu et au su de tous. Qu’est-ce qui empêche au parlement de convoquer les Etats Généraux et de chercher une solution à l’amiable via un consensus. Les lavalassiens sont trop rancuniers, ils ne chercheront jamais la solution du juste milieu où tout le monde pourra se retrouver et s’accepter. Il se peut bien qu’après son accession au pouvoir que Privert cherche à renvoyer le parlement et convoquer des élections générales.

La bonne formule ne serait que réunir les acteurs politiques autour d’une même table pour échanger les idées et trouver une solution qui fait l’unanimité. La plupart des acteurs prouve qu’ils ne sont pas lucides et livrent à un jeu d’intérêts mesquins. Il n’est qu’à souhaiter que la tabula rasa viendra à partir de la rue, un béton qui devrait être contrôlé par de vrais patriotes, mais qui est plutôt dirigé par des trafiquants de drogue et des dilapidateurs de trésors publics associés à ces mafieux qui ne veulent pas payer des taxes et impôts.

Qui cherche à compliquer la crise et à quelle fin ? Les partis politiques devraient se regrouper pour proposer une solution, car dans cet imbroglio, ils risquent de perdre gros. Avec la mort du candidat du PHTK à la députation de Desdunes, Previlon, j’ai le pressentiment que les chevaliers de la mort continueront à semer le deuil dans le pays pour imposer leur loi comme bandits. On ne doit pas permettre au parlement d’être l’étendard des velléités de bandits légaux qui devraient être derrière les barreaux déjà.

Haïti ne peut pas faire les frais de toutes ces tergiversations, il faut bien qu’un groupe de leaders d’exécution s’érige pour demander des comptes et rectifier le tir. Où est la diaspora haïtienne dans tout cela ? Ou sont passés les grands hâbleurs de la diaspora. En ces moments difficiles, il faut des actions palpables qui permettraient au peuple de comprendre que la lutte pour la démocratie vraie et réelle n’est pas perdue et qu’elle avance sur la bonne voie.

Le coup d’état de Jocelerme Privert et de Fanmi Lavalas ne peut en aucun cas recoudre le tissu social. Il faut rebattre les cartes avec un gouvernement de consensus qui embrassera tous les secteurs progressistes de la vie nationale. Nous voulons la paix et nous rejetons la formule de ôte toi que je m’y mette. Jocelerme Privert doit rester à la présidence de l’Assemblée Nationale et permettre à un acteur moins décrié, beaucoup plus rassembleur d’assumer la présidence provisoire.

Nous souhaitons que l’homme impliqué dans le massacre de la Scierie puisse faire bon usage de son jugement et de sa raison afin de permettre au processus de transition d’aboutir et que le peuple haïtien soit le principal gagnant de cette manche.

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Source/Radio Caraibes
Photo/Archives
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