PORT-AU-PRINCE – L’ancien président Jocelerme Privert invite la population à suivre les consignes données par les autorités sanitaires pour « éviter non seulement l’arrivée de cette maladie – le coronavirus – sur notre territoire, mais aussi pour empêcher sa propagation ». Avec un système aussi précaire et des conditions de vie aussi déplorables, l’ancien chef de l’État croit qu’il faut faire tout ce qui est possible pour éviter que cette maladie se transforme en un véritable drame pour notre pays. Selon Jocelerme Privert, le risque d’introduction du coronavirus en Haïti est imminent, même si aucun cas n’a encore été recensé officiellement. « Cette situation nous interpelle à exhorter la population à respecter les consignes données par les autorités sanitaires et à prendre des dispositions afin d’éviter que cette maladie puisse provoquer des dégâts dans notre pays », indique-t-il.

L’ancien sénateur des Nippes estime que cette pandémie représente un danger pour l’humanité. « Nous sommes en face d’une menace réelle. Aucun pays n’est épargné, qu’il s’agisse des pays développés ou des pays sous-développés», signale Jocelerme Privert tout en déplorant l’idée que les pays érigent des barrières pour combattre la propagation de la maladie. « Les conséquences du coronavirus ne se feront pas sentir uniquement sur le plan sanitaire, mais aussi sur le plan économique. L’avenir des jeunes est aussi menacé puisqu’on est obligé de fermer les portes des écoles et celles des universités », souligne Jocelerme Privert. .

L’ancien président de la République a par ailleurs estimé que le moment est venu pour que cette « solidarité indispensable qui caractérise le peuple haïtien se manifeste ». Il invite les membres de la population à ne pas stigmatiser ceux ou celles qui, éventuellement, pourraient attraper le virus. « C’est ainsi que nous pourrons prouver que la solidarité est au cœur de nos démarches », recommande-t-il.

Jocelerme Privert a par ailleurs lancé un appel aux acteurs politiques afin de faire preuve d’unité face à l’épidémie. Le moment ne se prête ni à la polarisation ni à la radicalisation. « Aujourd’huit, tout Haïtien ou Haïtienne, quelle que soit sa confession religieuse ou son option politique, doit comprendre que cette menace n’épargne personne et qu’elle pend sur la tête de tous », a-t-il rappelé

L’ancien président provisoire rejette les accusations lancées contre les anciens ou actuels dirigeants qui n’ont pas fait le nécessaire pour renforcer le système sanitaire du pays. Ce qui aurait pu, selon eux, éviter au pays toute cette panique. « Aucun pays ne s’était préparé à faire face à cette pandémie. Dans le cas d’Haïti, nous connaissons l’état de notre système de santé, de l’insalubrité dans laquelle vivent plus de quatre millions de nos compatriotes qui sont également en insécurité alimentaire. Il y a une plus forte vulnérabilité, c’est la raison pour laquelle nous croyons que le meilleur message n’est pas de dire qui a fait ou qui n’a pas fait. Aujourd’hui, l’essentiel c’est de savoir ce qu’il faut faire pour sensibiliser le maximum de nos compatriotes à éviter non seulement l’introduction de cette maladie en Haïti, mais aussi sa propagation », conseille-t-il.

Source/Le Nouvelliste
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