PONT-SONDÉ – Le président Jovenel Moïse a annoncé, vendredi 4 septembre, le début de la bataille contre l’insécurité dans la vallée de l’Artibonite où des gangs armés, depuis plus d’un an, terrorisent la population et perturbent les activités agricoles, la circulation des personnes, des marchandises et des denrées.

« La bataille contre l’insécurité commence ici, ce 5 septembre, là où je suis, à Moreau, Pont-Sondé. Je sais que les gens de l’Artibonite ne se laissent pas intimider. Ce qui se passe maintenant n’a pas de nom. Ces vagabonds avec toutes ces armes sont innommables », s’est insurgé le chef de l’Etat, monté sur un tracteur au moment de s’adresser à des membres de la population.

Le président Jovenel Moïse voit l’armée venir en appui à la police dans cette bataille. « Je sais que cela va provoquer des remous : M ap met lame Dayiti nan bounda yo », a lancé le chef de l’Etat, promettant des actions continues. « Je ne livrerai pas le pays aux bandits. Ils ont atteint leur limite. Je le leur dit, je viens de démarrer, je ne m’arrêterai pas », a affirmé Jovenel Moïse avec conviction.

« Je demande la paix dans la vallée de l’Artibonite qui a 8 communes et 27 sections communales », a dit Jovenel Moïse, qui a appelé ses ministres de la Défense et de la Justice à travailler en synergie pour atteindre cet objectif.

Jovenel Moïse s’est présenté comme un président à l’écoute. « J’ai décidé tout seul de venir ici. Vous m’avez voté. Je ne peux pas m’enfuir. Je devais venir. Je suis ici, j’ai vu, j’ai entendu, j’ai compris. Je ne suis pas un enfant. Les enfants ne font pas de politique. Vous m’avez donné le pouvoir, c’est pour l’exercer, dans le respect de la loi », a déclaré Jovenel Moïse, soulignant que seul Dieu pouvait l’empêcher de venir dans la vallée.

Le chef de l’Etat a évoqué la problématique de l’importation illégale d’armes à feu dans le pays.« C’est l’armée, la seule institution habilitée à importer des armes de guerre dans le pays. Aujourd’hui, vous voyez des armes de guerre partout. Dans les ports, des armes de guerre sont dissimulées dans des véhicules, dans des cooler », a-t-il critiqué.

« Les armes de guerre deviennent des instruments de musique. Ce n’est pas possible», a poursuivi Jovenel Moïse. « Je sais que la situation est dure et que vous êtes exaspérés. Je sais que ce qui se passe dans le pays est inacceptable », a concédé le chef de l’Etat, qui a réaffirmé sur sa volonté de sécuriser la population. « C’est vous ma force… C’est vous qui m’avez donné le pouvoir, je vous donnerai de la sécurité », a-t-il assuré.

Le chef de l’Etat a indiqué que certains font passer des bandits pour des militants politiques. « Quand un bandit meurt ou est arrêté, on dit qu’il est un militant politique. Comment comprenez-vous que l’on me parle de militants politiques dans le cas d’hommes qui tuent et font couler le sang du peuple dans le pays ? », s’est-il interrogé.

«Vous m’avez donné un seul mandat. Je n’irai pas aux élections. A la fin de ce mandat, j’aurai corrigé tout ce qui doit l’être », a-t-il assuré avant que son cortège ne s’ébranle sous l’encouragement de certains membres de la population qui lui ont demandé d’aller à Savien, le fief d’un chef de gang, Odma.

La visite du président Moïse pour montrer ses muscles et sa communication saupoudrée de quelques propos grossiers, de la promesse de garantir la sécurité des vies, des biens interviennent à un moment où des bandits sèment la terreur à Bel-Air, à cinq minutes à pied du palais. Lundi et mercredi, des bandits armés ont tué des gens, incendié des maisons et des véhicules. Ils ont fait parler la poudre et contraint à l’exode des habitants, notamment des femmes et des enfants.

« Je condamne avec fermeté les actes de violence qui ont été perpétrés à Bel-Air aujourd’hui. La PNH, à travers le PM, a déjà reçu les instructions formelles pour freiner cette escalade de violence et mettre en confiance la population plongée dans un traumatisme terrifiant », avait tweeté le président le 31 août 2020 à 11 heures 23 p.m. Le mercredi 2 septembre, la violence des gangs avait continué.

Source/Le Nouvelliste
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