PORT-AU-PRINCE – La situation du pays est grave ! Quand c’est le président de la République qui le dit, il y a lieu de s’inquiéter. De retour au pays, vendredi, après sa participation à la 72e Assemblée générale de l’ONU, Jovenel Moïse utilise les grands mots pour dire à ses adversaires politiques qu’il n’entend pas faire marche arrière sur le budget et qu’au contraire il envisage de prendre d’autres décisions difficiles. « Je vais continuer à prendre des décisions extrêmement difficiles qui demandent beaucoup de courage », a-t-il dit.

« …un président qui se respecte ne doit pas avoir d’amis », a lancé le locataire du Palais national dans un point de presse à l’aéroport après cinq jours à New York. Selon lui, l’ami du président c’est le bien-être collectif, non la recherche de l’intérêt des particuliers au détriment de la majorité. « Vous m’avez donné le pouvoir non pour faire ce que je veux ni pour que je vous laisse faire ce que vous voulez », a-t-il déclaré avec autorité.

Le chef de l’État a fait savoir que des instructions ont été passées au Premier ministre en sa qualité de président du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN) pour éviter la casse lors des manifestations. « Quels que soient nos différends politiques, ce n’est pas dans la destruction des biens d’autrui qu’on peut résoudre les problèmes politiques. Il n’y a que dans les élections qu’on peut les résoudre », a avancé le chef de l’État.

Il estime que c’est normal que les 44% des votants lors des dernières élections qui n’avaient pas fait choix de lui s’expriment. C’est de la démocratie, a-t-il dit. Pour le moment, il souligne que c’est la majorité qui a voté pour lui et il entend appliquer sa vision à la lettre. « Tout ce que j’avais dit lors de la campagne électorale, je le ferai », a-t-il soutenu. M. Moïse reconnaît que son programme n’est pas parfait. « C’est pourquoi j’ai décidé d’initier le dialogue. Les états généraux sectoriels seront lancés sous peu », a-t-il annoncé dans donner de date.

« Mon programme et ma vision sont clairs et connus de tous : de l’électricité 24 heures sur 24 à travers tout le pays ; l’accès à l’eau potable et l’eau pour irriguer les plantations ; le reboisement ; le curage des rivières ; la protection des bassins versants, la construction de logements à bon marché pour les policiers et les enseignants, la construction de routes, la construction d’écoles… », a-t-il énuméré.

Selon Jovenel Moïse, pour réaliser tout ça, il doit prendre des décisions extrêmement difficiles. Il se dit ouvert au dialogue, à tous ceux qui veulent changer les conditions de la population. Il se targue d’avoir respecté la loi dans toutes ses prises de décisions. « Personne ne peut dire quelle loi j’ai violée », a-t-il mis en défi.

« Sous mon administration, la loi doit être la boussole de tout le monde », a-t-il affirmé. Toutefois, il a reconnu que la population pourrait avoir des problèmes avec certaines lois et dans ce cas l’exécutif, a-t-il dit, pourrait demander au Parlement d’y apporter des améliorations. « Je vais appliquer toutes les lois votées », a-t-il déclaré.

Le chef de l’État a reconnu qu’il y a beaucoup de problèmes économiques et sociaux dans le pays. Jovenel Moïse a dit être au courant de la réalité des travailleurs et des chômeurs. Selon lui, l’amélioration attendue passe par le changement. « Cela ne peut se faire dans la casse. J’ai fait beaucoup de choses, mais en sept mois je ne pourrais pas tout faire », a-t-il dit, soulignant que lui non plus, il n’est pas satisfait de ses réalisations en sept mois.

Retour sur ce que Jovenel Moïse a fait à New York
En marge de la 72e Assemblée générale de l’ONU à New York cette semaine, le chef de l’État s’est entretenu avec le président de la Banque interaméricaine de développement (BID), Luis Alberto Moreno, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, le secrétaire général de l’ONU, entre autres.

Il a demandé aux partenaires internationaux de laisser l’État haïtien gérer l’aide au développement.

Si les bailleurs avaient longtemps refusé de financer l’énergie électrique dans le pays qui est très budgétivore, M. Moïse indique qu’il leur a fait part de ses intentions de construire un réseau électrique pour la commercialisation et la distribution de l’électricité avec un autre paradigme.

Comme les compagnies de téléphonie mobile qui vendent des services prépayés, Jovenel Moïse veut que le courant électrique soit aussi prépayé.
Selon lui, Luis Alberto Moreno a bien accueilli sa vision et va faire une grande annonce lors d’une visite en octobre prochain au pays.

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Source/Le Nouvelliste
Photo/Archives
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