PORT-AU-PRINCE – Le Réseau national de défense de droits humains (RNDDH), dans un rapport détaillé de 28 pages publié en date du vendredi 20 août, a présenté les conclusions de ses investigations sur l’assassinat tragique du président Jovenel Moïse en sa résidence à Pèlerin 5, le 7 juillet dernier. En plus des révélations sur les conversations téléphoniques entre Ariel Henry et Joseph Félix Badio impliqué dans la planification et la coordination de l’assassinat, ce rapport essaie de démonter quel rôle ont joué les responsables de la sécurité du chef de l’État dans l’exécution de ce plan macabre visant à l’éliminer. La trahison a même un prix : 100 000 dollars américains pour soudoyer les agents assurant la sécurité du président.

Après plus d’un mois d’enquête, le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) est arrivé à la conclusion, qu’en dépit du niveau d’élaboration poussée de planification et la coordination de la mission visant l’arrestation puis changée en assassinat du président de la République l’exécution serait incertaine sans un appui total de ceux qui étaient préposés à assurer sa sécurité. Dès les premiers coups de feu, Jovenel Moïse a commencé à passer des appels. Le directeur général a.i. de la PNH, Léon Charles, le coordonnateur de la sécurité, le commissaire divisionnaire Jean Laguel Civil ainsi que le responsable de l’USGPN, le commissaire Dimitri Hérard ont tous été contactés par lui. Ils lui ont tous promis de lui envoyer des renforts immédiatement. Cependant, les renforts ne sont jamais venus car les deux hommes, respectivement coordonnateurs de la sécurité générale du président et responsable en chef de l’USGPN, avaient conclu un pacte avec les assaillants, selon le RNDDH.

« Pour mettre en œuvre leur plan macabre, les auteurs intellectuels et matériels de cet assassinat ont pu compter sur l’appui du responsable de la sécurité présidentielle. Jean Laguel CIVIL qui était chargé de soudoyer des agents affectés à la sécurité du président en vue de permettre une entrée en douceur du commando dans la résidence de Jovenel Moïse. Il avait en sa possession environ 100.000 dollars américains. L’inspecteur principal Paul Eddy Amazan et le commissaire de police Pierre Osman Léandre, eux-mêmes responsables en chef de l’USP et du Cat Team, n’étaient plus impliqués dans l’organisation de la sécurité de feu Jovenel Moïse, ce dernier ayant décidé d’accorder toute sa confiance à ceux-là mêmes qui l’ont trahi, désorganisant ainsi le travail de l’USP et du Cat Team », révèle le RNDDH.

Source/Le Nouvelliste
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