PORT-AU-PRINCE – Des lignes ont peut-être bougé. Jovenel Moïse veut que sans précipitation, persécution politique et injustice que la justice fasse la lumière sur l’utilisation du fonds PetroCaribe et autres crimes et délits financiers au préjudice du développement d’Haïti.

Le président Jovenel Moïse a confié au Premier ministre nommé, Me Jean Hery Céant, la mission d’intervenir auprès de la justice pour que la « lumière » soit faite sur l’utilisation du fonds PetroCaribe qui a fait l’objet d’enquêtes parlementaires et d’une information judiciaire pour dilapidation, détournement et autres crimes financiers. « En ce moment, je vous demande, au plus vite, une fois votre politique générale votée par le Parlement, que la justice fasse la lumière sur les gros dossiers, comme celui de PetroCaribe, qui font planer de la suspicion sur le pays », a appelé le président Jovenel Moïse, lors de la cérémonie de présentation de Me Jean Henry Céant, mardi 7 mars 2018.

« Pour que la justice fasse la lumière, il faut que la Cour supérieure des comptes fasse son travail », a indiqué Jovenel Moïse, insistant sur la nécessité de respecter la loi, les prérogatives de chaque institution pour qu’elle ait la possibilité de faire son travail. « Quand il y a des précipitations et de la politique dans un dossier, cela devient dangereux. Pourtant c’est un dossier important », a expliqué le président Jovenel Moïse qui estime que le peuple a le droit de savoir comment les fonds prélevés dans le programme PetroCaribe ont été dépensés.

Le président de la République s’est dit favorable à un coup de frein aux précipitations pour que le dossier PetroCaribe « soit traité comme il se doit pour qu’aucun innocent ne paie à la place des coupables ». « Nous le disons, nous sommes pour que la lumière soit faite sur ce qui s’est passé dans les dépenses publiques des dix dernières années dans le pays », a fait savoir Jovenel Moïse, estimant que la justice doit faire la lumière sur la surfacturation, la concussion, les trafics d’influence, conflits d’intérêts et autres actes de corruption préjudiciables au développement d’Haïti.

« Cela ne se fera pas cependant dans la persécution politique, pas dans la chasse aux sorcières. La lumière sera faite dans la sérénité, comme la loi le prévoit », a prévenu Jovenel Moïse. Ce n’est ni vous, ni moi ou un autre politicien qui demandera comment cela se fera. C’est la loi qui va dire comment cela se fera, a renchéri Jovenel Moïse, qui a une fois chargé ceux qui accusent de vol des honnêtes gens, qui s’adonnent à « l’assassinat de caractère ». « C’est un crime », a fulminé le président Jovenel Moïse. Il a appelé le Parlement à voter une loi pour rendre justice aux victimes. « On ne peut pas dire qu’une personne est un voleur. C’est à la justice de le dire », a insisté le chef de l’État qui voue une grande confiance à la justice, quelques mois après avoir confié qu’il a, sous pression, renouvelé le mandat plusieurs dizaines de juges corrompus dans le système.

Cette déclaration du chef de l’État en rapport aux problèmes liés à la certification des juges avait provoqué la colère de membres du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ).

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Source/Le Nouvelliste
Photo/Archives
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