PORT-AU-PRINCE – La Banque nationale de développement agricole (BNDA) a réalisé, le 14 juin 2021, ses premières opérations de crédit. Lancée le 14 janvier 2021, cette banque dessert ses premiers clients au niveau du Bureau agricole communal de Croix-des-Bouquets. Il s’agit, dit-on, d’un premier pas vers un long chemin. Pour le début des opérations cinq produits financiers sont déjà disponibles dans les différents points de service. Il s’agit de crédits de production agricole, d’élevage, de transformation, de commercialisation et d’équipements.
La BNDA effectue ses premières opérations de crédit. Après une longue période d’attente, la BNDA a décaissé ses premiers prêts. Ces transactions ont été effectuées à la Direction départementale agricole de l’Ouest (DDAO), local qui héberge également, le Bureau agricole communal (BAC) de Croix-des-Bouquets. Une grande satisfaction pour le président du conseil d’administration de cette institution, Faude Joseph qui a évoqué le travail colossal accompli de janvier 2021 à aujourd’hui en vue de l’opérationnalisation de l’institution et un ouf de soulagement pour les premiers clients et des milliers d’autres qui s’apprêtent à déposer leurs dossiers de demande de prêt.
Actuellement, la banque dispose des structures d’accueil dans les douze directions départementales agricoles et les bureaux agricoles communaux. Les responsables de cette structure, parlent des directions départementales des Gonaïves, de Fort-Liberté, de Port-de-Paix, Fond-des-Nègres et de Jérémie. Ainsi, des succursales de services dans les BAC de Croix-des-Bouquets, de Saint-Raphaël, de Petit-Goâve, de Torbeck, de Marigot, de Mirebalais et de Pont-Sondé.
Ces douze structures, explique le directeur général de banque, Ulrick Noël, sont équipées de matériel moderne afin de recevoir les demandes de prêt, monter les dossiers et les traiter rapidement. Depuis plus d’un mois, soutient-il, des officiers de crédit agricole, qui sont des agronomes et/ou des agroéconomistes formés en technique d’analyse et d’évaluation de crédit ainsi que des supports administratifs y ont été déployés. Ces techniciens sont à même d’effectuer des opérations de crédit à toute la chaîne du secteur agricole.
Selon les explications fournies par les autorités, il n’y a pas lieu de parler des périodes d’essai. La banque a démarré ses opérations avec cinq produits financiers que sont : production agricole, élevage, transformation, commercialisation et équipement. Aucun sous-secteur de l’agriculture n’a été négligé. Le souci avoué du président du conseil d’administration est que cette institution parvienne à financer toute la chaîne partant de la préparation de sol jusqu’à la commercialisation des produits agricoles. Une démarche qui illustre bien la décision de la BNDA de ne pas se focaliser exclusivement sur la production agricole.
Répondant aux questions du journal, le haut management de cette structure a tenu à expliquer que la vocation première de la banque n’est pas de financer des projets mais des activités déjà lancées. À cet effet, un mode de financement adapté aux besoins spécifiques de ses clients est proposé. Le cycle de paiement, ajoute M. Joseph, sera en parfaite harmonie avec le cycle de culture ou le cycle d’exploitation de l’activité financée.
Contrairement aux dispositions prises dans la circulaire 113 de la Banque de la République d’Haïti (BRH), le taux d’intérêt appliqué par la banque est fixé à 12% l’an et est calculé suivant la méthode linéaire. La nuance est qu’il n’y a pas de frais de dossier ni de taxe à payer pour les crédits dédiés au financement de la production agricole et de l’élevage. « Aucune garantie tangible n’est réclamée pour ces deux types de prêts », fait savoir le président du conseil d’administration.
Selon les données disponibles pour l’année 2018, moins de 1% du crédit total octroyé par les banques commerciales était alloué au secteur agricole. La mission la BNDA est de changer la donne. « Des dispositions sont déjà adoptées pour que cette banque ne se détourne pas de sa mission première qui est de financer la chaine de l’Agriculture », précise le président du conseil d’administration. Pour y parvenir, promet Faude Joseph, la banque qu’il a l’honneur de diriger s’abstiendra de la politique et veut assurer une présence soutenue dans les milieux les plus reculés du pays.
Source/Le Nouvelliste
Photo/Archives/Le Nouvelliste
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