PORT-AU-PRINCE – La Cour a déposé, tel que promis, son rapport sur la gestion des fonds Petro Caribe au Sénat de la République, le 31 janvier 2019.
Loin d’être exhaustif, ce rapport partiel de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) qui attend d’être complété en avril, a été accueilli favorablement par différentes personnalités de la société civile et de la classe politique. Cependant, la firme AGRITRANS, anciennement administrée par monsieur Jovenel Moise, actuellement président de la République d’Haïti, a contesté, par le biais d’une note de presse, les considérations de la Cour sur deux projets dont la firme avait en charge l’exécution. AGRITANS ayant invité la Cour à apporter les corrections nécessaires à son rapport, estime que la CSC/CA devait approfondir sa vérification.
La Cour, de son coté, juge que rien n’est à rectifier. Au contraire, selon une source proche de la Cour qui souhaite garder l’anonymat, la firme aurait dû féliciter la CSC/CA, car son travail a permis de mettre à jour la confusion qui plane sur la nature des devises utilisées pour les transactions. D’après une correspondance adressée, le 20mai 2015, au BMPAD, le Ministère de l’Économie et des Finances avait requis un virement en gourdes devant honorer les bordereaux présentés par la firme AGRITANS S.A pour ses deux projets. Subséquemment, soit le 22 mai 2015, le BMPAD avait sollicité de la BNC un transfert libellé en gourdes qui devrait financer les montants demandés par AGRITRANS S.A pour ses deux projets qui sont de l’ordre de 20 783 143.15 gourdes et 15 378 893.00 gourdes. Or, dans le suivi 2014-2015 des décaissements PETROCARIBE du Ministère de l’Économie et des Finances, l’un des projets que devrait exécuter AGRITRANS S.A était libellé en dollar américain. Devant ce flou, la Cour estime qu’il y a confusion sur la nature de la devise ayant servi de référence au paiement des décomptes présentés par la firme AGRITRANS S.A.
Tout compte fait, la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) maintient les données fournies par son rapport et n’entend rien modifier, car, toujours selon la source, elle a fait son devoir de présenter les informations relatives à la gestion des fonds Petro Caribe, qu’elle avait recueillies d’institutions étatiques.
Notons que depuis sa soumission au Sénat de la République, le rapport d’audit de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif fait l’objet d’interprétations diverses.
Source/Radio Métropole Haïti
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