PORT-AU-PRINCE – L’info fait la Une de la presse colombienne. La chaîne de télévision Caracol soutient que l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse en Haïti se rapproche de Claude Joseph, le Premier ministre haïtien par intérim, qui a pris le pouvoir la semaine dernière. La cellule investigation de ce média dit s’appuyer sur des sources en Haïti et au sein du FBI.

Des informations formellement démenties par la direction générale de la police nationale haïtienne. Dans un communiqué publié sur son compte Twitter, cette dernière soutient que « les indices et autres informations collectées dans le cadre de l’enquête ne révèlent aucun lien avec le Premier ministre en place ».

Les journalistes de Noticias Caracol assurent au contraire avoir mis la main sur « des appels téléphoniques et des photos liant Claude Joseph aux mercenaires colombiens », sans pour autant publier ces photos. Cette célèbre émission de télévision colombienne soutient que l’assassinat a « commencé à être planifié en novembre 2020 » au siège d’une compagnie de la compagnie de sécurité privée CTU, à Miami, en Floride. Parmi les participants à cette réunion notamment : l’Américain d’origine haïtienne, James Solages, et le ressortissant haïtien Christian Emmanuel Sanon, deux hommes arrêtés ces derniers jours à Port-au-Prince.

Toujours selon le média colombien, les personnes présentes à cette réunion auraient d’abord planifié d’enlever le président pour placer l’actuel Premier ministre par intérim au pouvoir. C’est au dernier moment que le plan aurait changé et que l’ordre aurait été donné d’éliminer le président. S’il n’y avait pas de plan de fuite pour ces mercenaires colombiens, c’est que Claude Joseph leur avait promis « protection et travail », soutient Noticias Caracol. Avec cette précision : sur les 28 mercenaires, seuls sept savaient en quoi consistait le plan final.

La version de la police nationale haïtienne
La police nationale haïtienne donne une toute autre version, comme nous l’expliquait ce jeudi Frantz Duval, rédacteur en chef du journal Le Nouvelliste. « Photo à l’appui, le directeur général de la police a expliqué qu’une réunion a eu lieu dans un hôtel en République dominicaine où les auteurs intellectuels, financiers, les hommes de main, se sont réunis avec d’autres acteurs haïtiens pour planifier l’assassinat du président Jovenel Moïse. C’est ce que dit la parole officielle », note le journaliste. « Petit changement mercredi : le directeur général de la police était tout seul, le Premier : ministre Claude Joseph n’était pas avec lui pour une fois ».

Source/RFI
Photo/PNH
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