PÉTION-VILLE – L’Ancien directeur général des Presses nationales, Willems Edouard, également spécialiste en droit d’auteur, a été tué, à la rue Gabart & Rébecca de Pétion-ville, vendredi dernier par deux hommes à moto.

« Willems (Edouard) est l’un de nos plus brillants avocats en matière de droit d’auteur et un allié de la Fondation Culture Création », exprime, « la rage au cœur », la Fondation Culture Création dans une note de consternation.
Le monde des médias et celui de l’université, auxquels il prêtait ses compétences, se trouvent rudement frappés par la nouvelle de l’assassinat du juriste Willems Edouard.

Beaucoup, parmi celles et ceux qui l’ont côtoyé ou qui ont collaboré avec Willems Edouard, évoquent « quelqu’un d’affable, de bon commerce et soucieux du respect des droits d’auteurs et de la propriété intellectuelle (contre le piratage) », dans un pays où quiconque prétend user, à tout bout de champ, sans aucun égard, sans autorisation préalable, de productions des autres.

Ancien directeur général des Presses Nationales d’Haïti, ancien directeur du Bureau haïtien du droit d’auteur (Bhda), Willems Edouard a été abattu à l’angle des rues Gabart et Rébecca (à Pétionville) par des individus armés.
Il tenait une chronique sur les droits d’auteur dans les colonnes du quotidien Le National et avait collaboré volontairement avec le Groupe Médialternatif en soumettant des articles sur son thème de prédilection.
(Voir “Haiti : Droit d’auteur et propriété intellectuelle” http://medialternatif.org/spip.php?article98)
Après sa licence à la Faculté de droit et des sciences économiques (Fdse) de l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh), Willems Édouard s’est spécialisé dans le domaine des droits d’auteur.

Il a été également étudiant et professeur de Français à la Faculté de linguistique appliquée (Fla) de l’Ueh.
Détenteur d’un diplôme d’études supérieures spécialisées (Dess) en management culturel (Paris-III Sorbonne Nouvelle/Fic), le défunt a dirigé les Presses nationales d’Haïti de 2004 à 2011.

Durant son passage aux Presses nationales, il a contribué au renforcement du patrimoine documentaire national, à la publication de divers documents d’histoire d’Haïti par cette imprimerie d’Etat, dont la présentation, en mai 2011, sous forme numérique, de 10 Dvd retraçant deux siècles de législation haïtienne, soit plus de 10,045 numéros du journal officiel « le Moniteur » et 286,000 images.

Willems Édouard est l’auteur du recueil de poèmes, intitulé « Plaies intérimaires », paru en 2005 chez Mémoire d’Encrier.

L’une de ses dernières interventions publiques a eu lieu le mercredi 15 juin 2016, à Port-au-Priunce, à l’occasion d’un atelier sur le « rôle de la radiodiffusion dans le développement socioéconomique » en Haïti, organisé par le Conseil national des télécommunications (Conatel).

Faisant référence à la « loi du 22 juillet 1954 sur les marques de services » et à la « loi d’octobre 2005 sur les droits d’auteurs et les droits voisins », Willems Edouard y préconisait la nécessité de rentabiliser et de valoriser les productions médiatiques (dont radiophoniques), en leur conférant des droits (d’auteurs).

« Nous vivons dans une économie de prototype. Lorsque les productions médiatiques sont converties en marques par leurs auteurs, ces derniers assignent des garanties de sécurité à ces productions. Personne n’est en droit de les utiliser sans les conditions spécifiques requises. Les droits donnent aux médias des avantages comparatifs (sur le marché de compétition). Les médias doivent prendre des dispositions institutionnelles pour faire valoir leurs droits (d’auteurs) sur toutes leurs productions et intenter des actions en justice, le cas échéant, contre toutes celles et tous ceux qui s’aviseraient de reproduire, sans autorisation préalable, les productions de ces médias », recommandait Willems Edouard, à cet atelier, réunissant, le 15 juin 2016, communicatrices et communicateurs (dont un membre de l’équipe d’AlterPresse).

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Source/AlterPresse
Photo/Archives
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