PORT-AU-PRINCE – La situation était tendue lundi en Haïti, deux candidats ayant revendiqué la victoire au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle à laquelle se présentaient 27 candidats.
Les opérations de dépouillement se font laborieusement en Haïti et en principe, une semaine est nécessaire pour que les résultats des consultations soient annoncés.
Or, lundi, moins de 24 heures après la fermeture des bureaux de vote, des candidats et leurs partisans se sont déclarés vainqueurs, ce qui a créé la confusion à Port-au-Prince, la capitale. Le personnel chargé du maintien de l’ordre a dû tirer en l’air pour disperser la foule.
Les équipes de Maryse Narcisse, candidate du parti Lavalas soutenu par l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, et de Jovenel Moïse, entrepreneur et candidat du parti Tèt Kale (« crâne rasé ») du président sortant, Michel Martelly, ont revendiqué la victoire.
Le Conseil électoral provisoire a publié un communiqué demandant à la population de ne pas tenir compte des annonces anticipées.
Le président du conseil électoral, Léopold Berlanger, a dit qu’il pensait pouvoir publier les résultats définitifs dans huit jours maximum.
La participation a été faible, inférieure à 22 %, selon les organismes chargés d’observer le scrutin.
Le scrutin s’était tenu une première fois le 25 octobre 2015, Jovenel Moïse ayant fini au premier tour devant Jude Célestin, de la Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (Lapeh). Mais le scrutin avait été invalidé sur des soupçons de fraude au premier tour.
Il a ensuite été prévu le 9 octobre, mais il a dû être une nouvelle fois reporté après le passage de l’ouragan Matthew qui a fait un millier de morts, détruit les récoltes et provoqué une épidémie de choléra.
Lundi, le porte-parole de Jovenel Moïse, Calvin Cadet, a déclaré que celui-ci était « le président élu de ce pays », tandis que les partisans de Maryse Narcisse marchaient vers le palais présidentiel. Ils ont été accueillis par des agents de sécurité qui ont tiré des coups de feu en l’air en guise d’avertissement.
Les partisans ont ensuite été dispersés par la police nationale.
Pour être élu au premier tour, un candidat doit obtenir plus de 50 % des suffrages ou disposer d’une avance de plus de 25 points sur le candidat arrivé en deuxième position.
À défaut, les deux meilleurs prétendants s’affronteront lors d’un second tour prévu le 29 janvier. Le vainqueur devrait prendre ses fonctions en février.
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Source/Reuters/Radio-Canada
Photo/Archives
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