PORT-AU-PRINCE – L’ancien premier ministre Laurent Lamothe conteste un rapport de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Csc/Ca) concernant sa gestion en tant que ministre de la planification et de la coopération externe, lors d’un point presse ce mardi 26 mai.

La Csc/Ca a remis au pouvoir législatif trois rapports de la gestion de Laurent Lamothe en tant que premier ministre, ministre des affaires étrangères et ministre de la planification.

Pour ce dernier poste, la cour signale la nécessité pour l’actuel candidat à la présidence de la Plateforme peyizan de justifier près de 4 milliards de gourdes, employées officiellement au relèvement après le passage de l’ouragan Sandy en 2012.

Laurent Lamothe dit avoir de « sérieuses réserves » sur ce rapport et parle même d’ « erreurs flagrantes et légères ». « Ce que j’ai géré, je l’assume en toute conscience », dit-il, soutenant une volonté de lui « mettre sur le dos » l’utilisation de certains montants.

Lamothe soutient qu’il n’avait à gérer que 18% du fonds alloué au relèvement post-Sandy. Il reconnait en même temps que des subventions accordées à des organisations de base de l’ordre de 7 millions de gourdes sont à justifier.

« Sur un budget de 28 milliards de gourdes, nous reconnaissons… que 0,025% [ont fait l’objet d’une utilisation] irrégulière », concède-t-il.

« Ce rapport a une implication politique » et « nous disons que cette injustice ne passera pas », dit-il.

Laurent Lamothe fait savoir qu’il déposera une lettre de contestation au parlement (amputé de la chambre des députés et de 2/3 du Sénat).

Il appelle la Csc/Ca à « corriger le rapport pour qu’il reflète la réalité ».

Le point de presse de celui que l’on considère comme le poulain du président Michel Martelly arrive 24 heures après une note de la Csc/ca appelant à la protection publique pour ses membres.

Lancé dans la course présidentielle, Laurent Lamothe doit faire face à 5 contestations de sa candidature, faute d’avoir, selon les règles constitutionnelles, reçu décharge de sa gestion au sein de l’administration Martelly.

Les délibérations concernant son cas ainsi que ceux de 22 autres candidats sont attendues avant la fin de la semaine.

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