PORT-AU-PRINCE – Si deux des trois rapports émis par la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSC/CA) donnent un avis favorable sur la gestion de Laurent Lamothe en tant que Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, il n’en est pas de même pour celui concernant sa gestion du MPCE.

En effet, la CSC/CA, dans son rapport sur la gestion de Laurent Lamothe, a évoqué pas moins de 12 irrégularités dans la gestion de ce dernier en tant que ministre de la Planification. Des irrégularités relatives à l’utilisation des fonds post-Sandy, à l’absence de contrats pour des marchés passés avec des firmes de construction, à l’utilisation des fonds communaux, etc.

Ce qui a eu pour effet de déclencher une vague de réactions dans le camp Lamothe qui contre-attaque, explique et justifie avant la publication de la liste des candidats agréés pour prendre part à la présidentielle.

Mardi 26 mai, Laurent Lamothe a, dans une conférence de presse à l’hôtel Le Plaza, contesté puis rejeté les conclusions de ce rapport. Sûr de lui, il a exhibé pour journalistes présents les pièces justifiant que les ministères impliqués dans la gestion post-Sandy ont bien reçu les fonds alloués. Il était également muni, pour l’occasion, de documents de contrats validant les passations de marchés (des contrats gré à gré pour la plupart).

Selon Laurent Lamothe, sur les 28 milliards de gourdes allouées au MPCE, seulement 7 millions de gourdes ont été utilisées de façon irrégulière. Pour le reste, dit-il, tous les rapports sont disponibles. En outre, il souligne que le MPCE a surtout fait office de courroie de transmission dans les dossiers Sandy et des fonds communaux, se contentant d’allouer les fonds aux ministères concernés.

En ce qui a trait à l’opération post-Sandy, le MTPTC a eu à sa disposition une enveloppe de 3 250 800 000 gourdes, le MARNDR a, pour sa part, reçu 1,22 milliard de gourdes, et enfin, le MPCE a eu des décaissements de l’ordre de 1 020 000 000 de gourdes, répartis entre le FAES, le SMCRS et le MAST. Le reste de ce montant, soit 755 millions de gourdes, n’a pas été décaissé par le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF).

Réagissant sur les irrégularités de l’utilisation des fonds communaux dont le rapport de la CSC/CA fait état, Laurent Lamothe revient à la charge en précisant que le MPCE ne gérait que 10% du montant de 1,4 milliard de gourdes. « Pour l’année fiscale 2012-2013, la BMPAD gérait 800 millions de gourdes pour 133 projets, le CNE 20 millions de gourdes pour 2 projets, le MTPTC 380 millions de gourdes pour 59 projets, enfin le MPCE 140 millions de gourdes pour 25 projets », a fait savoir Laurent Lamothe, qui s’est saisi du Sénat pour contester le rapport de la CSC/CA et pour demander qu’il soit révisé.

Ces démarches effectuées, Laurent Lamothe, à l’instar des 69 autres candidats, attend le verdict du CEP. Pour avoir été à la fois ministre des Affaires étrangères, Premier ministre et ministre de la Planification, Laurent Lamothe devra composer, jusqu’à délibération finale, avec les appréhensions sur sa gestion en tant que haut commis de l’Etat.

Source/Le Nouvelliste
Photo/Miami Herald
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