PORT-AU-PRINCE – Le coronavirus est resté une préoccupation mondiale. Beaucoup de pays n’ouvrent leurs frontières qu’aux voyageurs présentant un test de Covid-19 négatif. En Haïti, les cas de coronavirus sont en nette augmentation ces derniers jours au point que certaines institutions publiques travaillent avec un personnel réduit. À côté des cas officiellement répertoriés par les autorités sanitaires, beaucoup de personnes se plaignent de la grippe et de la fièvre. On ne sait pas pour le moment s’il s’agit des cas de coronavirus. Toutefois, rien n’empêche de faire le rapprochement entre la pandémie du coronavirus et la multiplication des cas de personnes atteintes de grippe et de fièvre dans le pays.

Entre-temps, le MSPP a conseillé, il y a deux semaines, au gouvernement de décréter à nouveau l’état d’urgence sanitaire sur tout le pays en vue de freiner la propagation du virus. Ce qui implique le rétablissement du couvre-feu de 10h du soir à 6h du matin, la suspension des activités culturelles et artistiques, la fermeture des bars et des restaurants, la réduction du personnel de l’administration publique. La primature avait accusé réception de la demande du MSPP et avait promis de réagir après avoir étudié les conséquences qu’une telle décision va avoir sur l’économie et d’autres domaines de la vie nationale.

En attendant que le gouvernement décide ou non de décréter à nouveau l’état d’urgence sanitaire sur tout le pays, les activités précarnavalesques se déroulent dans certaines villes du pays. La commune de Port-de-Paix qui accueillera le carnaval national est en chantier, selon certaines informations. Une course contre la montre quand on sait que le carnaval doit se tenir les 14, 15 et 16 février prochains. Pourtant, on se rappelle que des groupes musicaux avaient annulé en décembre dernier leur tournée dans le pays en raison de l’augmentation des cas du coronavirus.

À côté du coronavirus, les troubles politiques qui s’annoncent dans les prochains jours constituent une autre menace sur la tenue du carnaval de cette année. La date du 7 février 2021 sera un examen pour l’opposition qui y voit la fin du mandat du président Jovenel Moïse qui annonce de grands chantiers pour l’année en cours. A l’approche de cette date, l’insécurité prend des proportions alarmantes à travers le pays, surtout dans les grandes villes. À Port-au-Prince et les zones environnantes, les cas de kidnapping se multiplient. La peur hante les esprits.

Dans ce contexte, le carnaval national de cette année parait hypothétique. On se rappelle, au cours des deux dernières années, que le carnaval national avait été annulé à cause de troubles politiques. Après deux tentatives ratées, les autorités en place vont-elles enfin organiser un carnaval national ?

Source/Le Nouvelliste
Photo/Archives
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