PORT-AU-PRINCE – Le ministre haïtien de la Culture et de la Communication a annoncé mercredi l’annulation du carnaval national, qui devait se tenir à partir de dimanche dans la ville de Gonaïves, à la suite des violentes manifestations qui ont récemment paralysé le pays.
«L’organisation du carnaval national demande un temps de préparation», a rappelé Jean-Michel Lapin lors d’une conférence de presse en présence de plusieurs membres du comité d’organisation.
Fin décembre, l’État avait officialisé le choix de Gonaïves, située à 140 km au nord de la capitale, comme ville d’accueil du carnaval national pour l’année 2019, et un comité d’organisation avait été nommé fin janvier.
Mais début février, des manifestations réclamant la démission du président Jovenel Moïse et une amélioration des conditions de vie se sont multipliées à travers les principales villes du pays.
Au moins sept personnes ont été tuées durant ces épisodes de violence qui ont entraîné d’importants dégâts matériels et une paralysie totale des activités économiques et sociales en raison des barricades dressées sur les principaux axes routiers.
Face à ce contexte de crise, les mairies de Port-au-Prince et Pétionville, qui accueillent les deux plus grands carnavals du pays, avaient déjà annoncé l’annulation des festivités.
Le budget du carnaval national avait été estimé à 350 millions de gourdes (4,3 millions de dollars), avec une subvention publique de 50 millions.
Une enveloppe que l’État s’est dit prêt à redistribuer à «toutes les mairies qui seraient prêtes à respecter cette tradition populaire ce weekend», a annoncé M. Lapin.
«Personne, et encore moins l’État, ne peut décider qu’il n’y a pas de carnaval (…) Aujourd’hui, il en va de la responsabilité de l’État d’accompagner, sur le plan sécuritaire, tout groupe de personne qui voudrait prendre la rue pour fêter le carnaval», a ajouté le ministre.
Malgré l’instabilité politique connue par le pays au cours des dernières décennies, le carnaval, d’ampleur plus ou moins réduite, avait toujours été organisé, principalement dans la capitale, Port-au-Prince.
Seule l’année 2010 avait connu une absence totale de carnaval en Haïti. Le 12 janvier de cette année, plus de 200.000 personnes avaient été tuées dans un séisme qui en avait blessé 300.000 autres et mis à la rue plus d’un million et demi de Haïtiens.
Source/TVA Nouvelles
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