PORT-AU-PRINCE – La Grand’rue, centre de Port-au-Prince, ressemble étrangement à un champ de bataille. C’est un reflet plutôt conforme de la capitale, ce haut lieu qui abrite les bureaux du président de la République, du Premier ministre et des membres de son gouvernement qui avaient déclaré la guerre aux déchets, récemment dans les médias.

Insalubre et hideuse, la Grand’rue ressemble à un espace dévasté par la guerre. De Martissant aux Avenues Bolosse, Portail Léogâne, rues Champ-de-Mars pour aboutir à la rue des Front-forts jusqu’au carrefour de l’Aviation, le constat est terrible.

Maisons délabrées, individus mal vêtus, débrouillards, bataclans, bois tréteaux, morceaux de tissus crasseux amarrés ça-et-là, entassement de détritus, carcasses de véhicules, caoutchoucs abîmés, boue et eaux puantes : tout se confond, s’entremêle et s’expose dans un décor des plus horribles qui capte l’attention.

Dans la mêlée, des marchands, des marchandes et des débardeurs, pieds plantés dans la boue malodorante, offrent dans un bruit assourdissant et tumultueux, toutes sortes de produits au milieu des montagnes d’immondices et dans une affluence humaine intarissable.

En plus de l’insécurité, ces derniers temps, il n’est pas indiqué, si grand besoin ne se fait sentir, de pointer le nez au centre-ville de Port-au-Prince, considéré jadis, comme un grand centre commercial où tout s’achète et se vend, notamment à des périodes de grandes activités.

Ce visage chaotique que présente le centre-ville, pousse à questionner l’efficacité de l’action des pouvoirs publics, avec un exécutif et une municipalité annonçant haut et fort des actions d’embellissement environnemental qui tardent encore et toujours à être concrétisées.

Alix Laroche

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Source/Haiti Press Network
Photo/HPN/Archives
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