PORT-AU-PRINCE – Après avoir choisi la date du 20 novembre pour réaliser les élections et fait fi des conseils de plusieurs secteurs, le Conseil électoral vient de se rendre compte que rien n’est facile et il met le gouvernement au défi de réparer les infrastructures détruites par le cyclone en dix jours.

Le Conseil électoral accorde « 10 jours » au gouvernement pour réparer 280 centres de vote endommagés par l’ouragan Matthew, rendre praticable des axes routiers conduisant à 161 autres et fournir une carte de vote aux électeurs ayant perdu leur CIN après le passage de l’ouragan. Sinon, les élections ne pourront pas avoir lieu le 20 novembre 2016. Ces exigences sont consignées dans une correspondance adressée par Léopold Berlanger au président Jocelerme Privert le jeudi 27 octobre 2016.

Après les dégâts de l’ouragan Matthew sur les infrastructures électorales, le doute s’installe. Jour J-21. Le 20 novembre est encore possible pour la réalisation des élections. Toutefois, il y a un mais. Ce mais, le président du CEP l’a clairement exprimé au président Privert dans une correspondance dont Le Nouvelliste a eu copie. « Il en ressort la nécessité impérieuse pour le gouvernement de mettre sans délai et sans répit durant les 10 prochains jours les démarches suivantes : une campagne ciblée de réhabilitation sommaire appelée à rendre fonctionnels 280 locaux à travers le pays qui seront utilisés comme centres de vote le 20 novembre 2016 et le 29 janvier 2017. Ensuite, une concertation avec les instances concernées comme les maires, les délégués et vice-délégués qui permettra de libérer un quarantaine d’établissements qui sont des centres de vote utilisés comme abris provisoires », lit-on dans cette correspondance.

En outre, Léopold Berlanger a fait savoir au locataire du Palais national qu’«il est tout aussi important que le gouvernement rende praticables les axes routiers qui conduisent à 161 centres de vote».

Par ailleurs, le président du CEP, dans cette correspondance, a souligné à Jocelerme Privert qu’ « il convient d’attirer l’attention du gouvernement sur la nécessité de mettre l’Office national d’identification (ONI) en condition d’accélérer son travail d’identification des électeurs qui ont perdu leur CIN pendant le passage de l’ouragan Matthew en la remplaçant avant le 20 novembre».

« Convaincu que seule l’exécution célère de ces dispositions permettra le respect de l’échéance incontournable du 20 novembre pour les élections, le CEP demeure mobilisé en vue de collaborer avec l’exécutif pour l’accomplissement de cet objectif », conclut M. Berlanger dans la correspondance adressée à Jocelerme Privert.

Le conseiller électoral Jean Simon Saint-Hubert, joint au téléphone vendredi soir, a confirmé au Nouvelliste que le CEP a effectivement envoyé une correspondance au chef de l’État. « Au niveau du CEP, le processus avance très bien et nous faisons tout pour permettre la réalisation des élections le 20 novembre. Cependant, dans le cadre des élections, il y a des compétences partagées entre le CEP et les autres instances de l’État. Nous autres, nous prenons notre responsabilité et les autres institutions de l’État doivent prendre aussi leur responsabilité pour permettre la réalisation des élections le 20 novembre », a-t-il dit au journal.

« Il y a les centres de vote endommagés par l’ouragan qu’il faut réparer; il y a des travaux à faire dans les routes conduisant aux centres de vote, il faut prendre des mesures pour permettre à ceux qui ont perdu leur carte d’identification de l’avoir à nouveau pour pouvoir aller voter… », a énuméré le conseiller électoral avant de souligner que ces travaux sont de la responsabilité d’autres instances de l’État.

Selon Me Jean Simon Saint-Hubert, le pays ne peut pas rater à nouveau la date du 20 novembre pour la réalisation des élections. Rater le 20 novembre, a-t-il dit, c’est mettre le pays dans une situation extrêmement difficile.

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Source/Le Nouvelliste
Photo/Le Nouvelliste
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