PORT-AU-PRINCE – Dans un message préenregistré publié vendredi, le directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH) a informé la population des opérations policières en cours visant à faire obstacle aux gangs armés qui gagnent de plus en plus de terrain. Léon Charles, qui appelle à la collaboration de la population dans cette lutte, a dénoncé l’alimentation en armes des groupes armés…
Barricades de pneus enflammés, axes routiers bloqués, détonations d’armes automatiques, paralysie des activités économiques, scolaires et des transports en commun, plusieurs zones de l’aire métropolitaine, notamment celles contrôlées par des gangs armés, sont en ébullition. L’opération policière menée jeudi à bas Delmas dans le fief du baron des groupes armés membres du «G-9 fanmi ak alye» a mis les gangs armés sur le qui-vive.
C’est dans ce contexte que le chef de la police, dans un message préenregistré vendredi, s’est adressé à la population pour lui faire savoir que la PNH est déterminée à combattre les groupes armés qui sévissent à Port-au-Prince comme dans la plupart des villes de province.
« Quelle police voulons-nous pour Haïti ? », s’est interrogé Léon Charles dans son message en présence du haut-état major de la Police nationale d’Haïti. Aujourd’hui, a-t-il ajouté, la police se trouve dans une situation difficile à laquelle certaines personnes assistent, sans rien faire contre les gangs qui veulent s’accaparer le pays.
Selon le numéro un de la PNH, la situation est d’autant plus difficile avec la crise politique « qui ne favorise pas le travail de la police. La police et la société font face à de grandes épreuves à cause de l’alimentation des gangs en armes et l’utilisation de ces armes contre les citoyens », s’est plaint Léon Charles, qui s’est prudemment gardé de citer les secteurs ou personnes qui alimentent les groupes armés.
Le chef de l’institution policière a souligné qu’il y a des familles en faillite en raison de la rançon versée après le kidnapping et d’autres sont traumatisées. « La police comprend et partage la douleur de ces familles », a-t-il fait savoir.
Le travail de la police, a ajouté le chef de la PNH, serait plus efficace s’il n’y avait pas autant de crimes dans le pays. « Il serait plus facile si notre société était plus moderne. Le crime tend à se généraliser alors qu’il devrait être exceptionnel. Cette situation ne peut pas briser la détermination de la police sous mon commandement. C’est pourquoi j’exige des troupes le devoir de résultats », a avancé Léon Charles.
Le chef de la police a plus loin fait remarquer que les différentes opérations policières déjà menées et celles à venir montrent la détermination de l’institution policière à faire obstacle aux gangs armés qui veulent prendre le pays en otage. « C’est une obligation envers nous-mêmes, c’est une obligation envers notre pays, envers notre famille, envers la société et pour l’honneur de la police », a-t-il soutenu.
« Lapolis la detèmine pou manyen tout moun ki kanpe anfas lalwa. C’est ce qu’on fait depuis deux mois et c’est ce qu’on va continuer à faire parce que la loi et la partie saine de la société sont avec nous », a affirmé le directeur général de la PNH.
Comme le président de la République dans son message du lundi 25 janvier dernier, le directeur général de la PNH a appelé la population à collaborer avec les forces de l’ordre pour rétablir la sécurité dans le pays.
Parallèlement, les cas de kidnapping n’ont pas cessé notamment à Port-au-Prince. Beaucoup de cas d’enlèvements ont été enregistrés ces derniers jours. Pour dénoncer l’enlèvement de deux écoliers et de plusieurs autres personnes dans la commune, les établissements scolaires à Carrefour ont gardé leurs portes fermées cette semaine, et ce, jusqu’à nouvel ordre.
Source/Le Nouvelliste
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