PORT-AU-PRINCE – Dans le cadre de l’émission radiophonique hebdomadaire TOP HAITI diffusée sur les ondes de la Radio D’S FM tous les samedis matins 8h-10h, le 4 mai 2019, deux professionnels de la presse ont mis en débat le fonctionnement de la presse haïtienne. En effet, Jeffrey Clark Lochard, Responsable de Communication de l’Organisation des Nations Unies pour la Science et la Culture (UNESCO) et Milo Milfort, Responsable de la rédaction du site journalistique d’enquête Enquet’Action se sont prononcés sur l’état de la presse et des médias haïtiens en marge de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse.

Le Responsable de Communication pour l’UNESCO en Haïti a fait, comme beaucoup d’autres observateurs, le constat d’une délégitimation du journalisme dans le contexte actuel marqué par l’évolution du numérique. “Au niveau de l’UNESCO nous soutenons globalement la liberté d’expression“, a fait savoir Jeffrey Clark Lochard.

L’UNESCO de concert avec les médias haïtiens œuvre à l’adoption pour les journalistes haïtiens d’un code d’éthiques et de déontologies. Contenant 22 articles traitant des termes liés au professionnalisme, à la rigueur et au sens critique et aux devoirs des journalistes. Ce code a été un projet recueillant la signature de nombreuses associations de médias et journalistes. “L’UNESCO est pour l’autorégulation“, a déclaré Lochard.

Une feuille de route devrait être bientôt publiée dans un document “les actes de Boutilliers“, qui retracera les divers propos soutenus par les associations de medias et journalistes par rapport à la thématique de la journée mondiale de la liberté de la presse.

Le Journaliste, Milo Milfort, croit que la liberté de la presse en Haïti est tout un combat. Milfort a mis un bémol car dans le cas d’Haïti, selon lui, le droit de savoir et la liberté d’informer ne sont pas garantis.

Un journalisme de bas niveau et un journalisme de qualité sont en vogue et survivent actuellement selon Milo Milfort. “À force d’habituer le public avec des choses banales, le journalisme de bas niveau“, a soutenu Milfort

Selon le confrère, les journalistes haïtiens ont pour la plupart une vision erronée de la liberté de la presse. “Liberté de la presse n’est pas à confondre au libertinage“, précise le patron d’Enquet’Action.

Un phénomène de massification de la presse est observé sans véritablement aider dans l’augmentation de la qualité, a ajouté le prix du jeune journaliste de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en 2018.

Par ailleurs, Milo Milfort, a vertement critiqué les patrons de médias qui ne rémunèrent misérablement les journalistes. Ce salaire de bas niveau, selon Milo Milfort, expose les journalistes à des pratiques de corruption.

Le jeune et talentueux journaliste a aussi débattu de la formation des journalistes qui ne répond, jusqu’à maintenant, à aucun curriculum sérieux. Des gens mal formés, selon le Journaliste, provenant des écoles bidons ne peuvent pratiquer ce métier dans le pays.

Source/Haiti Press Network
Photo/Archives
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