PORT-AU-PRINCE – La population peine encore à trouver de l’essence pour fonctionner. La pénurie de carburant persiste et les stations-services sont fermées. La plupart des institutions du pays comme les écoles, les banques commerciales et plusieurs autres entreprises privées ne fonctionnent que trois jours par semaine. Certains médias ont tout simplement cessé d’émettre. La police nationale semble ne pas avoir de solution pour résoudre la crise. Le couloir de sécurité mis en place par les autorités au terminal de Varreux permet la livraison de riz et de ciment, mais pas de carburant, affirme le chef de la PNH.
« Un fort dispositif de sécurité a été mis en place à Varreux et il fonctionne. Malheureusement il n’y a pas eu de livraison de carburant, mais d’autres produits ont été livrés comme le riz, l’huile et le ciment », a déclaré le directeur général de la Police nationale, soulignant que plusieurs acteurs sont impliqués dans le processus d’approvisionnement des stations d’essence.
Selon le chef de la police, il y a un plan spécial de sécurité en cours d’application. Un protocole de sécurité a été élaboré pour la distribution de l’essence dans les pompes, a-t-il dit.
Pour lui, ce dispositif de sécurité fonctionne même s’il est incapable de permettre la livraison de carburant au terminal pétrolier de Varreux.
« Nous sommes dans une période de crise et la crise est complexe. A un moment donné les policiers ont faiblit. Mais à notre arrivée à la tête du haut commandement, nous avons sensibilisé les policiers sur leurs responsabilités dans ce moment historique que vit le pays. Le feed-back est positif. Les policiers sont motivés et prêts à servir le pays… », a avancé le DG de la PNH.
Cependant, Frantz Elbé a souligné que la PNH est dans l’opérationnel, la stratégie revient aux autorités politiques…
Face à la guerre des gangs à Martissant sur la route nationale numéro 2 qui paralyse la circulation vers le terminal pétrolier de Thor, la police priorise le terminal pétrolier de Varreux, indique Frantz Elbé.
Selon le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, également ministre de l’Intérieur, des gens profitent de la pénurie de carburant pour faire leur beurre. Ce qui, a-t-il dit, complique la situation qui dépasse une simple question de grand banditisme. A défaut d’annoncer des mesures concrètes et viables pour résoudre la crise de la pénurie de carburant, Lizt Quitel indique que le gouvernement travaille « jour et nuit afin d’apporter une solution qu’il espère ne prendra pas trop de temps… »
Dans cette conférence de presse, des membres du Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN) sans le Premier ministre, le ministre de la Défense a indiqué que « 30 camions citernes ont été remplis au terminal pétrolier de Thor à Carrefour pour alimenter le Sud. Selon des informations sures, aucun de ces camions n’est arrivé aux stations d’essence. Ils ont tous été vendus sur le marché noir », a dénoncé Enold Joseph, soulignant qu’il y a des enquêtes en cours sur le dossier.
Le ministre de la Défense indique qu’un comité de crise travaille sur la pénurie de carburant. « Nous avons pris des dispositions, la police et l’armée, pour assurer un couloir de sécurité, mais malheureusement les transporteurs et le personnel dans le terminal ne se sont pas présentés pour charger les camions », a-t-il dit.
Selon Enold Joseph, il y a des distributions de carburant qui ont été faites dans des pompes même si c’est au compte-goutte. Il informe que le gouvernement avait loué des camions-citernes en accord avec les compagnies pétrolières à la charge de la Primature.
Au cours de cette conférence de presse, les autorités étaient incapables d’annoncer des mesures concrètes pour résoudre la pénurie de carburant.
Les transporteurs de produits pétroliers kidnappés depuis près de deux semaines à Martissant sont toujours entre les mains de leurs ravisseurs malgré le versement de rançons, selon le président de l’Association nationale des propriétaires de stations-services (ANAPROSS). Marc-André Dériphonse souligne au Nouvelliste que les camions-citernes, une dizaine, détournés aussi par les bandits, sont toujours en leur possession.
Source/Le Nouvelliste
Photo/Archives
www.anmwe.com