PORT-AU-PRINCE – « Suite aux propos vraiment malheureux du président Trump, nous étions obligés de convoquer le chargé d’affaires américain pour exprimer notre mécontentement et notre préoccupation. À cet effet, nous lui avons remis une note de protestation contre un tel traitement vis-à-vis d’Haïti et du peuple haïtien… », a confié au Nouvelliste le ministre haïtien des Affaires étrangères.

Depuis l’attaque du président américain contre la dignité d’Haïti et du peuple haïtien, les autorités haïtiennes se sont tues. Elles se sont renfermées dans un simple communiqué qui mettait au conditionnel les déclarations dégradantes du président américain qualifiant Haïti de « pays de trou de merde ». Dans une interview accordée le mardi 16 janvier au Nouvelliste, sept jours après les déclarations de Donald Trump, le chancelier haïtien informe que le gouvernement a transmis une note de protestation au gouvernement américain.

« Dans cette note de protestation nous avons exprimé notre indignation », a précisé le chancelier Antonio Rodrigue joint par téléphone depuis Miami où il est en transit pour Haïti après sa participation à une activité de la CARICOM. Le gouvernement a aussi rappelé à Donald Trump les bonnes relations historiques entre Haïti et les Etats unis, a-t-il ajouté. Le gouvernement a aussi souligné la contribution d’Haïti à l’indépendance des Américains et au développement de leur économie, a rapporté au journal le ministre Rodrigue.
Dans la note de protestation, a ajouté Antonio Rodrigue, le gouvernement a exigé à Donald Trump plus de respect envers Haïti et les Haïtiens.

Après cette démarche diplomatique, le chancelier haïtien dit attendre une réponse de la part du gouvernement américain. « Nous avons très clairement formulé notre préoccupation et notre mécontentement. Nous avons aussi demandé des explications concernant un tel traitement envers Haïti », a-t-il ajouté.

Si, pour plus d’un, les autorités haïtiennes n’ont pas assez défendu la dignité du pays après les déclarations pour le moins racistes du président américain, le ministre des Affaires étrangères a souligné que dans « la diplomatie il y a une façon de faire les choses. Sous l’instruction du président, nous avons convoqué le chargé d’affaires américain, c’est la première démarche à faire. Le ministère a publié aussi une note, il n’y a pas eu de silence du côté du gouvernement », s’est-il défendu.

Antonio Rodrigue a rapporté que lors de son entretien avec le chargé d’affaires américain, Robin Diallo, vendredi dernier, la diplomate a soutenu le démenti apporté par Donald Trump, laissant croire que celui-ci n’avait pas utilisé des propos comme « pays de trou de merde » pour parler d’Haïti. C’est au cours de cette rencontre avec la représentante du président américain que le gouvernement haïtien en a profité pour remettre la note de protestation.

Haïti va-t-elle porter ses protestations contre les déclarations racistes du président américain par-devant les Nations unies et l’OEA ? À cette question du Nouvelliste, le chancelier haïtien a souligné que le dossier est d’abord bilatéral. « Mais si au niveau des Nations unies et de l’OEA, des pays estiment que le dossier devrait être pris en main par l’ONU et l’OEA, ils peuvent le faire… », a expliqué M. Antonio Rodrigue, soulignant que la CARICOM a déjà adopté une déclaration pour condamner les propos racistes et dénigrants du président américain.

Cependant, le ministre a reconnu qu’Haïti peut toujours porter le dossier par-devant l’ONU et l’OEA. Avant le pays devait négocier avec les autres membres de ces organisations pour avoir leur soutien dans cette démarche, parce que, a-t-il souligné, tous les Etats membres de l’ONU ou de l’OEA ne sont pas forcés d’avoir la même position qu’Haïti.

Pour le moment, le gouvernement attend la réponse de l’administration américaine après la note de protestation relative aux propos humiliants de Donald Trump à l’endroit d’Haïti.

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Source/Le Nouvelliste
Photo/Archives
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