Les morts ensevelis, les bulletins déchirés sont dans les ordures et on attend encore…
Voilà tout ce qu’on peut dire à propos des législatives bestialement organisées pour les témoins et totalement réussies pour les authorités Haitiennes. En Haiti tout est normal. Plusieurs bléssés et morts, des dizaines de centres de vote éliminés, des candidats écartés et les élections étaient parfaites. Deux semaines après les élections, les voteurs sont toujours dans l’impossiblité de savoir si leur ti pati ap kanpe. Partout dans le pays des petits groupes de citoyens opinent, ils sont peut-être conscients qu’il n y a pas de conscience dans la prise des décisions. Les haut-gradés toujours inconscients, cherchent à bien gérer la situation car leurs biens à l’étranger sont en danger. Oh! leurs visas aussi…
La conscience est difficile à definir. Du latin conscientia composé du préfixe con- « avec » et de scientia « connaissance ». Mais d’après plus d’un, elle est chez l’home, à la différence des autres êtres animés, l’organisation de son psychisme qui, en lui permettant d’avoir connaissance de ses états, de ses actes et de ses valeurs morales, lui permet aussi de se sentir exister et d’être présent à lui-même. La conscience est, du point de vue de certaines philosophies et de la psychologie, la faculté mentale qui permet d’appréhender de façon subjective les phénomènes extérieurs (par exemple, sous la forme de sensations) ou intérieurs (états émotionnels, pensées…) et plus généralement sa propre existence.
De surcroit, il faut dire que le terme “conscience” est très polysémie, il peut être distingué en plusieurs catégories; la conscience serait un phénomène mental caractérisé par un ensemble d’éléments plus ou moins intenses et présents selon les moments : un certain sentiment d’unité lors de la perception par l’esprit ou par les sens (identité du soi), le sentiment qu’il y a un arrière-plan en nous qui « voit », un phénomène plutôt passif et global contrairement aux activités purement intellectuelles de l’esprit, actives et localisées, et qui sont liées à l’action (par exemple la projection, l’anticipation, l’histoire, le temps, les concepts..). La conscience est « ce qui voit » sans s’assimiler à ce qui est vu, c’est ce qui intègre à chaque instant en créant des relations stables entre les choses, à l’image des réseaux neuronaux.
La conscience est un lieu abstrait, car impossible à localiser quelque part dans le corps, qui apparaît à chaque instant au moment exact où fusionnent les perceptions des sens et de l’esprit, l’écran sur lequel se déroulent toutes les activités intellectuelles de l’esprit, en grande partie imaginaires (les représentations mentales : conscience du monde, des autres, du moi..) mais efficaces à leur manière, ainsi que la vie émotionnelle. La conscience morale, respect de règles d’éthique, sens unique du terme jusqu’au XVİİe siècle. La conscience en tant que substrat de l’existence, dans certaines conceptions de la spiritualité.
Le problème, n’est-il pas au niveau de l’abstraction qui, en art s’oppose aux représentations figuratives et narratives? Mais si le problème se trouve à ce niveau, pourquoi nos compatriotes n’aident-ils pas le pays car la misère est concrête et palpable? L’individualisme est primé, tout le monde privilégie ses propres intérêts dans une société dégradée et sans justice. Si on veut vraiment qu’on respect les Haitiens au niveau international on doit d’abord se respecter soi-même. Soyons conscients. Aucun pays ne peut se dévlopper sans l’aide de son peuple. Si on est pas encore prêt à mettre en pratique cet adage Créole “santi bon koute chè” après plus de deux siècles de notre indépendance, on sera toujours dans cette situation désastreuse, boueuse et puante… Mais si on agit avec conscience, on pourra organiser des élections paisibles, avoir des villes propres et particulièrement recevoir des touristes car la conscience pure répand autour d’elle une sorte de parfum reposant.
Djems VILLARD Psychologue MA