PORT-AU-PRINCE – Le Premier ministre a visité mardi dernier l’ancien président Jean-Bertrand Aristide en sa résidence privée à Tabarre. Cette visite, selon des proches collaborateurs d’Ariel Henry, s’inscrit dans le cadre des démarches du locataire de la Primature à trouver une solution à la crise politique et à rétablir la sécurité dans le pays. Le chef du gouvernement a aussi rencontré, le vendredi 24 juin, des responsables d’associations de médias, de l’Association médicale haïtienne de l’Association professionnelle des banques et et des membres de différents barreaux de la République via le réseau Zoom.
Alors que les membres de l’accord de Montana attendent la réponse du Premier ministre pour reprendre les négociations politiques interrompues en février dernier puis en mai dernier, Ariel Henry prend l’initiative du dialogue avec d’autres personnalités et secteurs de la société. Le locataire de la Primature a ainsi visité mardi dernier l’ancien président Jean-Bertrand Aristide et rencontré plusieurs organisations de la société civile le vendredi 24 juin. « Sans faire de publicité, le Premier ministre rencontre beaucoup d’acteurs sur la crise. Sa visite chez l’ancien chef de l’État à Tabarre ne veut pas dire qu’il ne va pas répondre à l’équipe de Montana », a confié au journal un proche collaborateur d’Ariel Henry qui a confirmé la rencontre entre Ariel Henry et Jean-Bertrand Aristide le mardi 21 juin dernier à Tabarre.
« La stratégie de dialogue du Premier ministre a toujours été de construire un processus de dialogue le plus large possible afin de sortir durablement le pays de la crise. Il y a des incompréhensions, des gens qui pensent qu’il faut dialoguer uniquement avec eux », a indiqué notre source, soulignant que le Premier ministre va répondre à la correspondance du Bureau de suivi de l’accord de Montana sur la poursuite des négociations politiques.
Officiellement, le parti politique Fanmi Lavalas n’a pas encore communiqué sur la rencontre entre le Premier ministre et l’ancien président Jean-Bertrand Aristide.
Joël Edouard Vorbe, membre du directoire de Fanmi Lavalas, n’avait pas assisté à la rencontre entre le Premier ministre Ariel Henry et le leader historique de Fanmi Lavalas, l’ancien président Jean-Bertrand Aristide. Contacté vendredi par Le Nouvelliste, il a confié au journal qu’au niveau du comité exécutif du parti « nous réitérons encore une fois qu’il est important qu’entre Haïtiens on s’assoit autour de la table pour aborder la question de l’insécurité qui fait l’unanimité… »
Monsieur Vorbe a souligné qu’au niveau de Fanmi Lavalas ils sont disposés à rencontrer des acteurs sur la question de l’insécurité. « Il est même important, souhaitable et capital que cela se fasse au plus vite », a-t-il dit.
Après cette visite mardi dernier chez l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, Ariel Henry a rencontré, le vendredi 24 juin, des responsables de l’Association nationale des médias haïtien (ANMH), l’Association des médias indépendants haïtiens (AMIH), l’Association médicale haïtienne, l’Association professionnelle des banques et et des membres de différents barreaux de la République via le réseau Zoom.
« La rencontre avec ces associations portait essentiellement sur la question de l’insécurité qui ronge le pays », a rapporté au journal Jacques Sampeur, président de l’ANMH.
« Le Premier ministre nous a fait savoir qu’il compte rencontrer tous les secteurs pour trouver une solution à la crise. Il nous a dit aussi qu’il ne souhaite pas voir revenir au pays des soldats étrangers, faisant référence à la fin du mandat du BINUH le 15 juillet prochain », a ajouté Jacques Sampeur.
Il souligne que le Premier ministre a affirmé qu’il comptait rencontrer d’autres secteurs de la société en vue d’avoir une certaine légitimité dans ses prises de décisions.
Le Premier ministre a visité aussi cette semaine le protecteur du citoyen. « Lors des échanges entre le Premier ministre, @DrArielHenry et le Protecteur du citoyen, les questions relatives à la formation du #CEP et aux interventions des chefs de gangs dans les médias ont été, entre autres, au menu des discussions », selon un tweet de la Primature.
« Il est impératif que les Haïtiens travaillent ensemble pour réconcilier les segments de notre société qui est trop divisée. C’est un passage obligé si nous voulons rétablir la sécurité, faire face aux gangs armés et à leurs commanditaires, créer un climat propice pour la tenue d’élections avec un fort taux de participation, en vue de reconstruire nos institutions démocratiques », a indiqué le Premier ministre sur son compte Twitter.
Parallèlement, le Bureau de suivi de l’accord de Montana (BSA) se plaint du fait que le Premier ministre a ignoré depuis plusieurs mois des correspondances sur le processus de négociations.
« Déjà un mois depuis que le Bureau de suivi de l’accord Montana vous adressé une correspondance dans laquelle il a renouvelé sa conviction dans la nécessité de trouver un consensus politique pour débloquer la situation de crise que connait le pays et qui se dégrade de jour en jour », écrivent les membres du BAS au Premier ministre, soulignant à Ariel Henry qu’ils ont déjà désigné les sept membres de leur délégation devant mener les négociations politiques. Le BSA demande à Ariel Henry d’en faire autant.
Source/Le Nouvelliste
Photo/Archives
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