PORT-AU-PRINCE – Vendredi 7 février, dans une entrevue accordée à l’agence « Associated Press » (AP) dans sa résidence à Pèlerin 5, sur les hauteurs de Port-au-Prince, le Président Jovenel Moise s’est dit optimiste sur une issue positive des négociations avec l’opposition sur un partage du pouvoir pour mettre fin à la crise « Cela me rend optimiste de voir mes frères et sœurs de l’opposition politique, de la société civile et des groupes religieux […] je pense que nous sommes à la croisée des chemins, » convaincu d’un accord « […] s’il y a de la bonne volonté de la part des personnes concernées pour trouver une voie à suivre avec un calendrier réaliste [… ] »
Expliquant sa position, le Chef de l’État a déclaré qu’il accepterait un Premier ministre de l’opposition et un mandat raccourci, mais seulement après l’adoption d’une réforme de la Constitution renforçant la Présidence, soulignant qu’il ne remplirait qu’un seul mandat et qu’il ne sera donc pas le bénéficiaire des pouvoirs renforcés d’une présidence.
« Deux concessions » de réduction de son mandat et Premier Ministre de l’opposition, sans grande portée, puisque la convocation d’une Assemblée Constituante pour réécrire la Constitution, prendra certainement tout le temps qu’il reste à son mandat…
Le Chef de l’État à rappelé que la Constitution d’Haïti de 1987 avait été rédigée après la fin de trois décennies de dictature et qu’elle était destinée en partie à empêcher l’émergence d’un autre homme fort, en limitant les pouvoirs présidentiels « La constitution de 1987 a enlevé tout pouvoir aux mains du Président […] » soulignant que ses efforts pour améliorer les conditions de vie de la population avaient été contrecarrés durant ces trois premières années au pouvoir en raison de l’exigence Constitutionnelle selon laquelle le Parlement doit approuver pratiquement toutes les actions importante du Président.
Dans la réforme constitutionnelle, il envisage entre autres que les propositions présidentielles passent automatiquement si le Parlement ne les votent pas dans les 60 jours et que tout les mandats politiques, députés et sénateurs soient de 5 ans, pour éviter les multiples élections et leur lots de problèmes…
« Nous devons tous nous réunir et conclure un accord, même si cet accord n’est pas accepté par tout le monde […] Vous aurez des radicaux, des extrémistes qui ne signeront pas, qui ne l’accepteront pas, mais cela ne tuera pas la république. »
Source/HaïtiLibre
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