PORT-AU-PRINCE – Les banques haïtiennes risquent de perdre leurs banques correspondantes américaines avec les nouvelles mesures prises par le gouvernement américain pour combattre le blanchiment d’argent et le terrorisme. En effet, avec les contrôles bancaires plus stricts et la crainte de lourdes amendes beaucoup de banques commerciales américaines ont décidé de couper les liens avec leurs banques correspondantes dans la région Caraïbe. Si, une banque commerciale haïtienne perd une correspondante comme Bank of America elle ne pourra plus faire des transactions sur l’extérieur.

Selon les explications de l’économiste Pierre Marie Boisson au journal le Nouvelliste, cela aura pour conséquence de rendre les banques commerciales en Haïti moins aptes à fournir certains services à leur clientèle, cela diminuera aussi leur pouvoir commercial, leur compétitivité. « L’opération d’importation peut devenir plus couteuse et l’ensemble des opérations commerciales à l’étranger peuvent être contrariées ».

Pour ces banques americaines la petite taille des économies de la Caraïbe et les lourdes amendes actuellement imposées par les régulateurs pour tenter de freiner le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent, les risques de compensation des chèques ou de transfert d’argent à titre d’intermédiaires ne valent tout simplement pas la peine.

A noter que les dirigeants des Caraïbes contestent énergiquement cet argument et avancent qu’il ne prend pas en considération les conséquences et les retombées imprévues

Pierre Marie Boisson a rappellé que « L’économie haïtienne, à l’instar des autres économies de la Caraïbe, est fortement importatrice. Le commerce est une fois et demie plus important dans le PIB haïtien que l’agriculture ».Il raconte que toute entrave à l’importation la rend très cher et va provoquer une situation d’augmentation des coûts énorme, un ralentissement du commerce et de la consommation, par conséquent un ralentissement de l’économie. Le commerce en Haïti contribue non seulement à la consommation mais aussi à l’emploi.

« Les transferts aujourd’hui pèsent plus dans notre économie que l’agriculture », a fait remarquer pour sa part le PDG du Group Croissance Kesner Pharel. Les transferts de la diaspora représentent environ 25% du PIB du pays.En 2015, les transferts représentaient 2.2 milliards de dollars américains contre 1,8 milliard de dollars américains de valeur ajoutée produite dans l’agriculture

Plus d’un sont donc d’avis qu’il revient à l’etat haitien de prendre des mesures afin de proteger l’economie haitienne d’ une eventuelle crise.

« Il y a toute une batterie de mesures administratives qui doivent être prises par le gouvernement et qui ne dépend que de lui », souligne l’economiste Boisson .Toutefois « Haïti ne peut pas mener seul cette bataille […] elle doit le faire à travers la CARICOM », a argumenté Kesner Pharel.

CLIQUEZ SUR LE LIEN POUR PLUS DE DÉTAILS

Source/Haiti Press Network
Photo/Archives
www.anmwe.com

Bank-banque