PORT-AU-PRINCE – La grève des greffiers se poursuit sur le territoire national d’Haïti, notamment dans plusieurs tribunaux dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Cette situation de grève, qui a débuté le lundi 3 juillet 2017, entrave, jusqu’au présent, le bon fonctionnement de nombreuses juridictions à travers le pays.
Au tribunal de paix de Delmas (au carrefour de la route de l’aéroport international), les justiciables arrivent et repartent, sans pouvoir déposer leurs plaintes ni recevoir tout autre service requérant la présence d’un greffier.
Des avocats discutent, en petits groupes, dans la grande salle d’audience, alors que le bureau de l’état civil, à l’étage, continue de fonctionner timidement.
Un citoyen, avec un bras en écharpe, est resté assis dans le hall pendant plusieurs minutes, avant de décider de partir, la section-plainte ayant refusé d’enregistrer sa déposition.
« Nous n’avons pas encore obtenu une réponse satisfaisante […] Il n’est pas uniquement question d’un ajustement de traitements (salaires), mais il nous faut aussi des avantages sociaux. Sans cela, le salaire n’a aucune valeur », réclame Vladimir Romain, porte-parole des greffiers du tribunal de paix de Delmas, interviewé sur place par AlterPresse.
Les syndicats des greffiers ont lancé une mise en garde au titulaire du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), Heidi Fortuné, après plusieurs rencontres, tenues avec lui, dans le but de trouver un terrain d’entente, rappelle Vladimir Romain .
Les greffiers exigent le paiement de six ans d’arriérés de traitements et de meilleures conditions de travail, sans compter des cartes de débits, des bons d’achats et des cartes d’assurance.
« Le ministre (…) a fait savoir que le budget du ministère de la justice n’a pas été augmenté, de manière significative. Ce qui n’est pas une réponse intelligente. Il n’a pas dit comment il compte satisfaire nos revendications », critique Romain.
Les greffiers entendent poursuivre la grève jusqu’à l’obtention d’une réponse satisfaisante, soutient le syndicaliste.
Jusqu’à maintenant, le système judiciaire haïtien ne s’est pas encore modernisé. Les greffiers sont toujours obligés de prendre des notes avec des stylos, déplore, pour sa part, Yves André Joseph, président du Syndicat des greffiers d’Haïti (Sygh).
Depuis tantôt deux mois, deux correspondances ont été adressées au Ministère de la justice et de la sécurité publique, dans lesquelles les greffiers avaient fait mention du mouvement de grève et d’une rencontre autour des différents problèmes, auxquels ils font face, souligne le Sygh.
En plus de meilleurs traitements exigés, les greffiers réclament des sessions de formation continue, dans la perspective de mieux peaufiner leurs connaissances et d’être à la hauteur de leurs tâches, ainsi que l’adoption d’un statut, réglementant le métier de greffier en Haïti.
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Source/AlterPresse
Photo/Archives
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