PORT-AU-PRINCE – Malgré tous leurs avantages quantitatifs, ce sont les Dominicains qui sont pour l’instant bloqués. Ils ne veulent pas accepter le face à face entre eux et Haïti sous la supervision de l’Organisation des Etats Américains (OEA), il n’est pas question non plus pour les autorités haïtiennes de leur adresser des excuses comme ils le réclament au préalable.
Cette dernière demande n’étant peut-être qu’une manoeuvre pour ne pas paraître s’opposer directement, frontalement à l’organisation continentale dont c’est le rôle premier : prévenir l’aggravation de conflits entre Etats membres.
Or en même temps ils ne peuvent pas continuer à pousser dehors des milliers d’immigrants haïtiens, y compris des descendants de ces derniers nés dans leur pays et qui se sont vus dépouiller de leur nationalité acquise par le droit du sol uniquement pour pouvoir les chasser un jour, les rendant du coup apatrides, ce qui constitue pour l’OEA une seconde préoccupation majeure, sinon la première.
‘Etranje pa mele’ …
Mais surtout, Santo Domingo a perdu l’avantage primordial qu’il avait jusqu’ici : un gouvernement haïtien acceptant de se courber devant lui pour éviter on ne sait quoi. Ce que certains acteurs haïtiens, et non des moindres, voient comme une option ‘sage, prudente et équilibrée.’
Mais que le président Michel Martelly a reconnu lui-même devant le dernier sommet de la CARICOM (communauté Caraïbe), à la Barbade, comme ayant été une erreur de la part du gouvernement haïtien, les Dominicains en ayant uniquement tiré avantage pour accomplir leur dessein : faire partir les plus de 200.000 immigrants haïtiens dont soudain ils ne veulent plus, pour toutes sortes de raisons, y compris apparemment raciales. Eh oui !
En d’autres temps, et depuis le dictateur Rafael Trujillo, la solution était simple. ‘Etranje pa mele’. On n’avait pas besoin de l’OEA, ni même du Département d’Etat américain pour résoudre ce genre de difficultés.
Dès qu’un pouvoir haïtien manifestait une quelconque velléité de tenir tête aux dirigeants du pays voisin, soit on complotait son renversement, souvent avec succès (comme le coup d’état militaire de septembre 1991 qui renversa le président élu Jean-Bertrand Aristide, qui avait eu l’audace de confronter le président Joaquin Balaguer toujours dans le dossier des immigrants haïtiens), soit par le chantage que Trujillo aurait utilisé avec succès pour rappeler à tel ou tel gouvernant haïtien ses engagements, souvent en lui faisant parvenir des reconnaissances de dettes signées de sa main, bref le plus honteux étant que c’est par leur veulerie que les gouvernants haïtiens se sont le plus souvent laissés manœuvrer.
Et cela jusqu’à Baby Doc Duvalier, le président à vie et sa famille ayant tiré des millions du commerce du bois d’ébène (paysans haïtiens embarqués par-delà la frontière pour la coupe de la canne).
Or voici que cela avait commencé à très bien marcher aussi avec le gouvernement actuel …
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Source/Haiti en Marche
Photo/Archives
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