PORT-AU-PRINCE – C’est triste de voir des ex-parlementaires, visiblement frappés d’une lubie frénétique du pouvoir, aller jusqu’à embrasser l’idiotie pour défendre un mandat qui n’a eu aucun mérite au vu du bilan trainé par la 50e législature, aujourd’hui caduque.
Cette entreprise désespérée de la part de 7 des sénateurs déchus, auprès du Conseil Électoral Provisoire (CEP), pour tenter de sauver un mandat qu’ils ont eux-mêmes noyé dans les profondeurs insondables de leur intransigeance, est vouée à l’échec.
La connaissance du différend qui oppose ces anciens législateurs au président Jovenel Moïse relève malheureusement d’une autorité créée par la constitution de 1987 amendée, mais jamais mise en place par les instances compétentes. Il s’agit du Conseil Constitutionnel.
Le Sénateur Sénatus a invoqué le statut exclusif du CEP en tant que contentieux de toutes les contestations soulevées à l’occasion de l’organisation des élections et de l’application de la loi électorale, mais c’est dans le cadre du déroulement du processus électoral et des formalités à remplir en vue de la prestation de serment et l’entrée en fonction des élus, notamment. Tandis que le cas qui nous préoccupe actuellement concerne des parlementaires dont le mandat est arrivé à terme, en tout cas selon l’interprétation du président Jovenel Moïse de la constitution et du texte ayant régi l’organisation du scrutin en question.
Le CEP ou un tribunal ordinaire n’est pas compétent pour entendre pareille affaire qui se présente sur fonds de conflit constitutionnel. Au pire des cas, le Président aurait pu être jugé par la Haute Cour de Justice s’il avait été accusé de crime de haute trahison (violation de la constitution). Formalité impossible, puisqu’il n’y a actuellement aucune législature en fonction.
Face à cet état de chose, la décision du Chef de l’État de constater la caducité de la 50ème législature, à tort ou à raison, prévaudra. Et c’est le jusqu’auboutisme de beaucoup de ces sénateurs pleurnicheurs, qui, dans une large mesure, a offert à Jovenel Moïse la possibilité de diriger par décret, et ceci pouvait être évité.
Messieurs, arrêtez de vous ridiculiser ! Vous feriez mieux de trouver un accord politique avec M. Moise ou vous faire oublier, ne serait-ce que pour un court laps de temps. Car vous autres, protagonistes politiques de tous bords, avez plongé le pays dans la merde absolue. Quel serait donc l’intérêt de la République dans le déshonneur et l’indignité que vous personnifiez.
Joseph Guyler C. Delva.
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