PORT-AU-PRINCE – L’ancien président provisoire d’Haïti, Jocelerme Privert, dénonce des persécutions et revanches politiciennes contre sa personne, suite à la publication dans le journal officiel le Moniteur de l’arrêté présidentiel coupant les avantages et privilèges d’anciens présidents non-élus au suffrage universel.

La décision de limiter des privilèges exclusivement aux anciens chefs d’État élus au suffrage universel direct est « irrationnelle », critique-t-il, dans une lettre ouverte en date du 23 juillet 2017, adressée au ministre de la justice et de la sécurité publique, Heidi Fortuné, et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Cette mesure « inique » participe clairement « d’une malsaine et incompréhensible entreprise de persécution et de revanches politiciennes », souligne-t-il.

L’ancien chef d’État dit mettre sa vie et celle de ses proches au compte de ces autorités.

Le secrétariat privé de Privert déclare accueillir « avec un pénible désappointement » la parution, dans le journal le Moniteur, de l’arrêté daté du 19 juillet 2017, modifiant les articles 2 et 3 de celui du 23 septembre 2015, relatif aux avantages et privilèges octroyés aux anciens chefs d’État et de gouvernement.

L’arrêté du 23 septembre a été adopté par l’ancien président Michel Joseph Martelly, en vue de garantir à tout ancien chef d’État ou de gouvernement sans exclusivité : un secrétariat, un service de sécurité rapprochée et des moyens de transport adéquats, entre autres.

Par cette nouvelle mesure, l’administration du président Jovenel Moïse « assume la lourde et hasardeuse responsabilité d’une rupture de la couverture sécuritaire mise, jusque-là, à la disposition de l’ancien président Privert en application des lois et règlements en vigueur », fustige la lettre.
Ce nouvel arrêté projette « l’ombre d’une menace directe et certaine sur la vie de l’ancien président, celle de sa famille et de ses plus proches collaborateurs », déclare-il, dans la lettre ouverte dont une copie conforme sera transmise aux présidents des deux chambres du parlement, au secrétariat d’État a la sécurité publique, au directeur général de la Police nationale d’Haïti (Pnh) ainsi qu’au secrétariat général des Nations Unis et de celui de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif).

Tout en rappelant le contexte socio-politique de sa présidence provisoire d’alors, Privert dénonce « une négation scabreuse des droits inaliénables dévolus à un président constitutionnellement élu ».

Le secrétariat privé de l’ancien président exhorte le ministère de la justice, qui assure la tutelle de la Pnh, au sens de responsabilité.
Il l’appelle à instruire le directeur général de cette institution chargée de la protection de la vie et des biens des citoyens, d’arrêter, en stricte application de la constitution, toutes les dispositions nécessaires, pour que sa sécurité, en sa qualité d’ancien président constitutionnel de la république soit, en tout temps, garantie.

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Source/AlterPresse
Photo/Archives
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