PORT-AU-PRINCE – L’exploitation minière représente un danger pour la gestion de l’eau en Haïti, met-en garde le Kolektif jistis min (Kjm) [1], à l’occasion de la journée mondiale de l’eau, ce jeudi 22 mars 2018.

« Nous sommes très inquiets face à la complicité de l’État, qui s’associe à des compagnies pour faire des propagandes en f aveur de l’exploitation minière. Et ce serait une véritable catastrophe pour l’eau », critique le coordonnateur de la Plateforme de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda), l’économiste Camille Chalmers, qui intervenait à une conférence de presse du Kolektif jistis min, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Cette exploitation ne fait que détruire l’environnement, tuer les êtres humains, les animaux, en contaminant l’eau avec du cyanure, une substance chimique mortelle utilisée dans l’extraction minière, avertit-il.

Des compagnies minières ont déjà entamé des explorations dans la commune de Quartier Morin (Nord), indique Phanès Elusma, membre de l’organisation syndicale Batay ouvriye.

L’exploitation minière a déjà causé la mort de plusieurs milliers de personnes à travers le monde, en polluant l’eau au Salvador, au Mexique, au Guatemala, au Chili et en Équateur, entre autres, avance Roosevelt Jean Félin, membre de la Plateforme des organisations des droits humains (Pohdh).

Elle absorbe non seulement une grande quantité d’eau, mais aussi pollue et infecte les rivières.

« L’État a l’obligation de permettre, à toute la population, d’avoir accès à une eau de qualité et potable », l’accès à l’eau fait partie des droits humains fondamentaux, a déclaré l’économiste Camille Charlmers, se référant aux traités des Nations unies.

Déplorant la vulnérabilité de la population haïtienne face aux problèmes de la qualité de l’eau, l’économiste souhaite la mise en place d’une politique de gestion de l’eau et de l’assainissement, qui représente un élément vital pour l’agriculture.

Le choléra

« Universaliser l’accès à l’eau potable constitue la meilleure façon d’éradiquer le choléra dans le pays », soutient la Papda, qui.critique la mise à l’écart de cette solution, par les autorités haïtiennes et celles des Nations unies, dans les discussions sur ce dossier.

Tout en réclamant une indemnisation pour les victimes du choléra, La Papda préconise des investissements des Nations unies, pour permettre à toute la popuation haïtienne d’avoir accès à l’eau potable.

Due à une contamination de l’eau par des agents népalais de l’Organisation des Nations unies (Onu), l’épidémie de choléra, introduite en octobre 2010 en Haïti, a déja tué plusieurs milliers d’Haïtiennes et d’Haïtiens..

Le Kolektif jistis min entend, non seulement attirer l’attention de la population ainsi que des autorités haïtiennes sur les dangers de mort, associés à l’exploitation minière, mais aussi lutter contre toutes les pratiques y relatives, susceptibles d’entrainer des conséquences néfastes sur la quantité et la qualité de l’eau et sur la communauté.

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[1] Le Kolektif jistis min regroupe, entre autres, plusieurs organisations, comme la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda), la plateforme Groupe d’appui aux rapatries et réfugiés (Garr), la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) et le Mouvement démocratique populaire (Modep).

Source/AlterPresse
Photo/Archives
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