PORT-AU-PRINCE – Sous l’impulsion de l’Unité de promotion de l’investissement privé dans le secteur agricole (UPISA), organe du ministère de l’Agriculture, un important atelier de travail a été organisé entre une délégation martiniquaise et quelques entrepreneurs agricoles haïtiens. Au cours de cette rencontre, les Martiniquais ont exprimé clairement leur volonté de s’approvisionner en légumes en provenance d’Haïti. À ce niveau, la production totale de la Martinique ne satisfait pas la demande locale. Fins connaisseurs d’Haïti, les délégués ont expliqué aux producteurs présents les conditions pour exporter vers ce département d’Outre-Mer de la France.
La Martinique, font savoir Henri Pastel et Gérard Charlebois, est un grand consommateur de légumes. Ce pays de 1 100 kilomètres carrés a une consommation annuelle, expliquent-ils, de 100 tonnes. Par rapport à la demande, ce pays a un déficit de 85 tonnes. Nombreuses sont les denrées recherchées qui sont produites en Haïti. Et fort des liens existant entre les deux pays, M. Pastel croit qu’Haïti a un grand coup à jouer, celui de conquérir ce nouveau marché, même en partie.
En plus des liens que tissent ces deux pays, le caractère bio de l’agriculture haïtienne est l’une des principales explications de ce choix. La demande pour les produits bio est grandissante dans ce territoire français. C’est cette tendance qui est prédominante dans cette partie de la Caraïbe. Cette forme de production, selon les représentants, représente environ 8% de la production totale du monde. En Haïti, la majeure partie de la production est biologique, ce qui fait du pays l’un des potentiels fournisseurs de cette partie de la région.
Il n’y a pas encore lieu d’intervenir sur le coût des produits ni sur la question de la saisonnalité. Le plus important, selon les promoteurs, c’est la disponibilité des produits et un système de traçabilité répondant aux normes européennes. Les représentants martiniquais n’ont pas manqué de faire la promotion de leur pays et de la consommation des denrées produites sainement. Manger bio, argumentent-ils, c’est prendre des mesures pour s’exposer à moins de risques possibles d’intégrer dans son organisme des résidus de pesticides dont l’accumulation affaiblit le système immunitaire.
De l’avis des spécialistes de la nutrition, les fruits et légumes bio sont naturellement plus sucrés. Ainsi, ils nécessitent une moindre quantité de sucre ou de sel pour les préparer. Ils sont également un excellent remède pour renforcer les défenses naturelles du corps humain, car ils contiennent un taux plus élevé d‘antioxydants et peuvent être mangés avec leur peau, la partie où sont condensés les vitamines et les sels minéraux, sans aucun risque.
Le travail des autorités gouvernementales, si l’on en croit Alain Thermil, l’un des cadres de l’UPISA, est de mobiliser les producteurs haïtiens sur cette nouvelle opportunité qui leur est offerte. C’est une chance, croit-il, de développer la production de légumes dans le pays, d’autant que les Martiniquais comptent investir à tous les niveaux de la chaîne de production. Martinique, Guadeloupe, guyane intéressés aux fruits et légumes d’Haïti.
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Source/Haiti en Marche
Photo/Archives
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