CROIX DES BOUQUETS – Le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Danton Léger, a demandé au parquet de Croix-des-Bouquets de mettre à sa disposition l’ancien président Jean-Bertrand Aristide. Une demande à laquelle le commissaire du gouvernement de Croix-des-Bouquets, Mario Beauvoir, a refusé de donner suite. Le chef du parquet de Port-au-Prince entendait interroger l’ex-chef de l’État sur ses récentes déclarations. Une démarche jugée inopportune par la commission Justice et Sécurité du Parlement qui a écrit au ministre de la Justice et de la Sécurité publique à ce sujet.

La saga Jean-Bertrand Aristide se poursuit. Le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince a voulu se saisir du dossier. Le commissaire Jean Danton Léger a écrit en ce sens au responsable du parquet de Croix-des-bouquets, lui demandant de mettre à sa disposition l’ancien président Jean-Bertrand Aristide. Le chef du parquet de Port-au-Prince a fait cette demande suite « aux récentes déclarations portant à équivoque de Jean-Bertrand Aristide », selon ce qu’il a écrit dans la correspondance transmise ce lundi. Le commissaire Léger explique: « Saisir au collet l’heureuse prérogative qui lui est offerte pour vous demander de mettre à sa disposition, pour le mercredi que l’on comptera 16 novembre 2016, à 10 heures du matin, au parquet de Port-au-Prince, l’ancien président Jean-Bertrand Aristide».

Comme un camouflet au commissaire vedette de Port-au-Prince, le parquet de Croix-des-Bouquets a décidé de ne pas donner suite à sa demande. « Faisant suite à votre requête, le commissaire près le tribunal de première instance de Croix-des-Bouquets a l’avantage de vous informer que suite favorable ne peut être donnée à votre requête », a écrit le commissaire Mario Beauvoir à son homologue de Port-au-Prince. Le chef du parquet de Croix-des-Bouquets avance trois motifs pour expliquer sa décision.

Selon Mario Beauvoir, « le Conseil électoral provisoire, l’autorité compétente en la matière, étant déjà saisi de l’espèce, le parquet ne peut pas être saisi à son tour ; ladite requête est inopportune en la circonstance compte tenu du besoin constant de sérénité que requiert le processus électoral ; en qualité d’autorité publique, toute mesure ou décision qui risque de troubler l’atmosphère électorale ou l’ordre public est à éviter ».

La démarche du commissaire Danton Léger est également réprimée par le grand Corps. La commission Justice et Sécurité du Sénat n’a pas attendu longtemps pour monter au créneau en évoquant une décision inopportune. Dans une correspondance adressée au ministre de la Justice, la commission Justice et Sécurité du Sénat dit « s’empresser de solliciter votre urgence auprès des parquets de la République en vue de l’adoption de mesures tendant à favoriser la paix et la tranquillité qui doivent caractériser la conjoncture électorale spéciale que vit le pays, à quelques jours du déroulement des présidentielle et législatives partielles, devant nous conduire vers la stabilité tant attendue ».

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Source/Le Nouvelliste
Photo/Archives
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