PORT-AU-PRINCE – Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) dénonce une tentative d’intimidation du commissaire du gouvernement, près le tribunal civil de Port-au-Prince, Ocnam Clamé Daméus, à son encontre, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.

Daméus demande au Directeur exécutif de l’organisation, Pierre Espérance, de lui communiquer le document portant statuts du Rnddh « en tant qu’organisme haïtien, engagé dans la défense des droits à travers le pays », dans une lettre dont a pris connaissance AlterPresse.

Cette demande constitue « purement et simplement une tentative d’intimidation et une menace à la liberté d’expression », fustige Pierre Espérance, directeur exécutif du Rnddh.

Face à la demande du commissaire du gouvernement, près le tribiunal civil de Port-au-Prince, exigeant que ces « renseignements soient parvenus incessamment à destination », le Rnddh dit ne pas être prêt à céder aux pressions d’un « apprenti dictateur ».

Le Rnddh, dans sa mission de défendre les droits humains et de combattre tout ce qui est « arbitraire et illégal », ne cautionnera aucun acte illégal, fait savoir Espérance.

Chaque action d’un magistrat doit être appuyée par un texte de loi, souligne le Rnddh, qui exige, en revanche, que le commissaire démontre, texte à l’appui, la légalité de sa démarche.

Il déplore le fait que, dans beaucoup de cas, les lettres du commissaire sont “antidatées” et ne sont parvenues à leur destinataire que par le biais des réseaux sociaux, avant même que le document soit acheminé au concerné.

Daméus a brandi « les articles 25 et suivants du Code d’instruction criminelle, qui, selon lui, permettraient au commissaire du gouvernement d’entrer en possession de tous les documents, qui peuvent l’aider à faire ses convictions, dans le cadre de ses enquêtes préliminaires », rapporte le journal Le Nouvelliste, citant le commissaire du gouvernement près le tribiunal civil de Port-au-Prince.

De sa position de chef du parquet, près le tribunal civil de Port-au-Prince, Ocnam Clamé Daméus n’est pas à son premier épisode de polémique.
Au cours du mois d’octobre 2017, il avait demandé aux associations de médias et de journalistes en Haïti de jouer le rôle d’espions et d’indicateurs, en soumettant au parquet, pr-s le tribunal civil de Port-au-Prince, « dans des délais raisonnables, toutes les images et tous enregistrements sur supports audiovisuels pertinents, relatifs à tous actes de banditisme et de violence, commis au cours des manifestations de rue, tenues à la capitale ».

Cette « réquisition » avait irrité, choqué et scandalisé les associations de médias et de journalistes, notamment l’Association nationale des médias haïtiens (Anmh) et l’Association des journalistes haïtiens (Ajh), qui ont accusé Ocnam Clamé Daméus de porter atteinte à la liberté de la presse.

CLIQUEZ ICI POUR EN SAVOIR PLUS

Source/AlterPresse
Photo/Archives
www.anmwe.com

Pierre-Espérance-Ocnam-Clamé-Daméus