PORT-AU-PRINCE – Je ne peux plus partir le 7 février“, a affirmé lundi 10 janvier 2011 le président haïtien, René Préval. Selon la Constitution haïtienne, le président, élu pour cinq ans, doit en effet laisser le pouvoir le 7 février de la cinquième année de son mandat. Mais René Préval, qui avait prêté serment le 14 mai 2006, a fait valoir qu’il pouvait se maintenir au pouvoir afin de boucler le quinquennat, en raison des problèmes posés par les résultats contestés du premier tour des élections, le 28 novembre 2010.

Il a rappelé qu’une loi votée le 4 mai 2010 lui permettait de rester au pouvoir au-delà de la date du 7 février si les élections ne se tenaient pas à temps pour lui permettre de partir. “Je voulais partir le 7 février mais, quand on voit ce qui s’est passé avec les contestations, à cette date il n’y aura pas un nouveau président élu”, a-t-il déclaré en attendant le rapport d’une mission d’experts de l’Organisation des Etats américains sur les résultats du premier tour.

René Préval affirme ne pas avoir reçu ce rapport, qui recommanderait d’écarter le candidat du pouvoir, Jude Célestin, arrivé tout juste au deuxième tour. “Si le processus électoral se poursuit, si les élections se font le 15 février, je pars le 15 février, en mars ou en avril jusqu’au 14 mai”, a-t-il renchéri.

PRÉVAL CONTRE UN GOUVERNEMENT PROVISOIRE

Le président sortant a une nouvelle fois mis en garde contre la mise en place d’un gouvernement provisoire qui, selon lui, serait néfaste pour la stabilité, pour la reconstruction et les investissements : “Un gouvernement provisoire ne viendrait jamais faire des élections en moins de quatre-vingt-dix jours. (…) Il faut un président élu pour remplacer un président élu, cela sera bon pour la continuité, pour la stabilité.”

Depuis vingt-cinq ans, “un seul président a pu terminer son mandat, un seul président va terminer son deuxième mandat, a regretté René Préval. Ce n’est pas normal que tous les présidents d’Haïti finissent toujours soit en exil, soit en prison”.

Il a indiqué que, le jour du scrutin du 28 novembre, la communauté internationale lui avait offert un avion pour partir. “J’ai dit non, que je ne partirais pas”, a-t-il révélé, corroborant les propos d’un diplomate de l’OEA accrédité en Haïti.

Source/Le Monde

POUR PLUS DE DÉTAILS, CLIQUEZ SUR LE LIEN

A noter que le Président Michel Martelly a déclaré que “je n’accepterai pas de donner le pouvoir le 7 février, à ceux qui ne veulent pas aller aux élections, si aucun accord n’est pas trouvé; je ne laisserai pas le pays dans l’incertitude” lors de son allocution à la cérémonie d’inauguration des infrastructures socio communautaires du Warf Jérémie à Cité Soleil.

Photo/Archives/Thony Bélizaire/AFP
www.anmwe.com

rene-preval