PORT-AU-PRINCE – Pour le chef de l’Etat haïtien, Michel Martelly, « Haïti est prête à se tenir debout, droit, rectiligne pour recevoir avec dignité ses enfants, nos frères ». Au journal, Michel Martelly, de retour du sommet CELAC-UE, a confié ce lundi que « des citoyens dominicains que l’on pourrait éventuellement rapatrier « ne concerne plus Haïti mais les Dominicains.
C’est ce que nous avons toujours dit depuis le jour 1 », a indiqué Michel Martelly, comme s’il était habité par le besoin de dire, de rappeler ses choix dans cette affaire de régularisation d’illégaux qui s’inscrit dans la suite des évènements observés après la décision 168-18 de la Cour constitutionnelle dominicaine ayant dénationalisé d’innombrables Dominicains d’ascendance haïtienne.
Michel Martelly a révélé qu’une commission composée de l’UE, de la communauté des Etats de la Caraïbe et d’Haïti superviserait le rapatriement. Si un Dominicain est rapatrié, cette commission interviendra. « Il ne s’agira pas d’une question d’Haïti mais des droits humains », a expliqué le chef de l’Etat. « On a toujours cherché à valoriser des relations harmonieuses avec la République dominicaine pour que le peuple ne souffre pas », a dit Michel Martelly.
« Il fallait éviter le chaos. On en est là. Les relations entre les deux pays sont bonnes », a-t-il poursuivi, soulignant que la stratégique diplomatique d’Haïti est payante. « Si l’on avait écouté les extrémistes des deux pays, aujourd’hui, on aurait pû être en guerre », a soutenu le président Martelly. Le président haïtien, pendant son voyage à Bruxelles et dans des réunions avec des représentants de la Caraïbe, a évoqué le dossier de rapatriement des illégaux haïtiens et probablement, comme on le craint, de Dominicains d’ascendance haïtienne.
Dans le Cariforum, cela a été une « question bouillante », a confié Michel Martelly au journal. Même si, selon Javier Nino Perez il n’y a pas eu de « discussions spécifiques sur cette question avec des représentants de l’UE », la position de l’UE est connue du président Martelly. « Nous sommes prêts à appuyer toute initiative de dialogue, de coopération entre les deux pays. Nous souhaitons une solution qui soit respectueuse scrupuleusement des droits de l’homme et de la personne », a confié le diplomate. Discordance ?
Entre-temps, les violons ne sont vraisemblablement pas accordés au sein de l’exécutif par rapport au comportement à adopter vis-à-vis d’un Dominicain d’ascendance haïtienne rapatrié. Devant la presse ce mardi, le chef du gouvernement, Evans Paul, face « au double langage du gouvernement dominicain » a indiqué que « l’État haïtien a pris des dispositions pour accueillir ces compatriotes et d’autres personnes qui ne sont pas forcément des Haïtiens, mais qui sont victimes de la décision de l’arrêt 168-13 de la Cour constitutionnelle dominicaine.
L’État haïtien compte sur la contribution et la collaboration de toutes les forces vives de la société haïtienne en vue d’accueillir nos compatriotes avec honneur et dignité », a-t-il dit sans faire l’économie de ses critiques de l’arrêt 168-13 qu’il qualifie de discriminatoire et qui porte donc atteinte à la dignité de l’être humain.
Source/Le Nouvelliste
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