PORT-AU-PRINCE – Si les récentes mobilisations de la population contre la corruption ont poussé le président Jovenel Moïse a déclaré, le 17 octobre dernier, qu’il y aura un procès PetroCaribe, nombreux sont ceux qui pensent que le chef de l’Etat n’a pas le courage de supporter un tel procès. Parmi eux, l’historien Michel Soukar.

Sur les ondes de Radio Métropole, ce 19 octobre, monsieur Soukar a déclaré qu’il ne croit pas que Jovenel Moïse possède les capacités pour la tenue d’un tel procès, même s’il en avait la volonté. Argumentant que le président a perdu la confiance de la population. D’ailleurs, les actes du chef de l’Etat, empreints d’arrogance pour la plupart, en sont la preuve.

Monsieur Soukar a fait savoir que le président s’est lui-même mis dans le pétrin, car dit-il « le président a trop menti, il a perdu le respect de ses concitoyens ». Il a aussi signalé que le chef de l’Etat a démontré qu’il ne voulait pas combattre la corruption. Aussi, avance-t-il que la première erreur de monsieur Moïse s’était de s’entourer de corrompus des pouvoirs précédents, accusés pour la plupart, de dilapidation des fonds PetroCaribe.

L’historien rappelle aussi la réaction empreinte de courroux du gouvernement qui avait déclaré « persona non grata » Susan D. Page, la représentante de la MINUJUSTH d’alors qui, dans un communiqué, avait salué l’instruction des plaintes concernant le dossier Petrocaribe par des juges.

Selon monsieur Soukar, c’est l’indifférence complice affichée par le pouvoir en place qui a réveillé la population et provoqué sa colère, son indignation. Il a même prévenu le président contre une fin terrible, allant jusqu’à admettre « craindre le pire pour la vie du chef de l’Etat ».

Le professeur en a profité pour tirer à boulet rouge sur l’opposition en lui rappelant que ces manifestations pour exiger des explications sur l’utilisation des Fonds PetroCaribe ne sont pas ses œuvres. Aussi, a-t-il prévenu les leaders de l’opposition contre toute tentative de récupérer ce mouvement ou de s’en attribuer le mérite.

Il a signalé qu’ils n’ont pas mieux fait que le gouvernement actuel et que beaucoup d’entre ‘eux ont été complices ou instigateurs d’assassinats de journalistes et de policiers, de corruptions, d’incendie de stations de radio…

Selon l’avis du professeur, ces protestations aussi louables qu’elles puissent être, n’aboutiront à aucun résultat si l’on n’en profite pas pour faire le procès de la haute-corruption ou la haute-délinquance des 25 dernières années. Et ce peu importe la chapelle politique des coupables ou leur gouvernement d’appartenance.

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Source/Juno7
Photo/Archives
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