PORT-AU-PRINCE -Quatre journées de manifestations de l’opposition sont prévues, du mercredi 20 au samedi 23 septembre 2017, dans les rues de la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, en vue de protester contre l’impopulaire budget 2017-2018, d’un montant de 144 milliards de gourdes.

Dans son calendrier, l’opposition politique prévoit de manifester à Pétionville, à Pèlerin 5, devant la résidence privée du président Jovenel Moïse, le palais national ainsi que le parlement haïtien au Bicentenaire.

Après la journée mouvementée du 13 septembre 2017, suite à une tentative d’arrestation du dirigeant de la Plateforme Pitit Dessalines, Jean Charles Moïse, l’un des fers de lance de ce mouvement, la zone métropolitaine de Port-au-Prince s’est réveillée, le jeudi 14 septembre 2017, dans une atmosphère de calme apparent.

Les activités commerciales et scolaires, perturbées durant les trois derniers jours, ont repris, comme à l’ordinaire.

Toutefois, plusieurs riveraines et riverains continuent d’opiner sur une éventuelle crise, que peuvent entraîner ces manifestations qui gagnent en intensité.

En effet, c’est le premier grand mouvement, enclenché contre le pouvoir actuel pendant les 7 mois de Jovenel Moise à la tête du pays (février 2017-septembre 2017).

Malgré le zèle, affiché par les autorités du pouvoir et certains de leurs proches pour défendre le budget, plusieurs organisations de droits humains persistent et signent que cette loi de finances constitue une violation de la Constitution et un acte contre les intérêts des couches vulnérables.

Les maires menacent également de se rebeller contre le budget qui, disent-ils, ne traite pas du financement des collectivités.

La vice-présidente du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj), Wendelle Coq, exhorte l’Exécutif à exercer son droit d’objection à la loi de finances 2017-2018, dans une correspondance en date du 12 septembre 2017.

Pour leur part, les protestataires jurent de contraindre le pouvoir au retrait du budget, à travers la poursuite des manifestations de rues.

Le conseiller spécial de Jovenel Moïse, Guichard Doré, indique que celui-ci entend publier le budget tel quel, dans le journal officiel « Le Moniteur » et il sera imposable à toutes et à tous, avant le 1er octobre 2017.

L’organisation de trois grandes journées de mobilisation, violentes par moments, dans les rues de Port-au-Prince, montre, de plus en plus, l’impopularité du budget.

Des forces de l’ombre ont plongé la capitale dans la désolation, a fermement condamné le premier ministre, Jack Guy Lafontant.

Dans un bilan de la manifestation du 12 septembre 2017, le porte-parole de la Police nationale d’Haïti a fait état de 12 interpellations, de quatre véhicules incendiés et de deux personnes décédées.

Après une tentative d’intimidation contre l’ancien candidat à la présidentielle, Jean-Charles Moïse, des manifestantes et manifestants ont encore défilé apparemment spontanément, le mercredi 13 septembre 2017, dans les rues de Port-au-Prince, pour dénoncer les agissements du pouvoir.

Le budget contesté, à la base de la mobilisation anti-gouvernementale, a été voté par la chambre basse, le samedi 9 septembre 2017, en deuxième lecture, avec 78 voix pour, 5 abstentions et 8 contre.

Ce même document a été également adopté au sénat avec une légère modification, dans la soirée du mercredi 6 septembre 2017, avec 18 voix pour, 2 abstentions et 1 contre.

CLIQUEZ ICI POUR EN SAVOIR PLUS

Source/AlterPresse
Photo/Archives
www.anmwe.com

Moise Jean Charles