Son Excellence Nicolas Maduro
Président de la République bolivarienne du Vénézuéla
En son palais.
Monsieur le Président,
Le secrétaire général du parti politique «Pitit Dessalines» de Haïti salue votre nouvelle investiture comme premier mandataire de votre pays. Il saisit l’occasion pour renouveler au peuple vénézuélien l’amitié inaltérable de la nation haïtienne.
Excellence, l’histoire des mouvances de liberté qui a façonné le projet démocratique du continent n’autorise point une quelconque suprématie idéologique. Mieux, elle a inspiré hier et renouvelle aujourd’hui les grands principes de souveraineté et d’auto-détermination des peuples au confluent des cultures et au choc des intérêts étatiques.
Fort de cela, il voudrait souligner à l’encre forte que le peuple haïtien dans sa plus large majorité ne se retrouve pas dans l’action diplomatique du pouvoir immature qui lui a été indécemment imposé.
Comment comprendre qu’en un même espace de temps, un ambassadeur haïtien accrédité auprès du gouvernement vénézuélien assiste enthousiaste à la cérémonie officielle d’investiture présidentielle alors qu’un autre, dans l’assemblée de l’O.E.A, demande des sanctions contre le régime investi ? De telles tergiversations, en vérité, ne font honneur ni à la droite que le gouvernement de Jovenel Moïse prétend servir ni à la gauche dont il cherche sans gêne la solidarité. Haïti a une tradition d’honneur dans les relations internationales. Et la nation, accrochée aux valeurs chéries par Dessalines, Miranda, Pétion et Bolivar, en prend acte.
Monsieur le Président, les questions idéologiques soulèvent toujours de grandes divergences de point de vue, mais la foi dans le triomphe du droit inscrite dans une bonne gouvernance imprime généralement dans les rapports d’État des directions de convivialité. La sagesse politique aura raison.
Même si tous les autres pays du monde votaient contre le Venezuela, Haïti devrait prendre position en faveur du Venezuela, et ce pour plusieurs raisons :
1- Haïti est la mère de la liberté;
2- le fondateur de la nation haïtienne, Jean Jacques Dessalines, prônait la solidarité entre tous les peuples;
3- les liens historiques qui existent entre ces deux nations sœurs;
4- notre passé nous oblige moralement à respecter le droit à l’autodétermination des peuples;
5- en ce qui a trait à la coopération externe, le Venezuela est l’unique pays au monde à supporter économiquement Haïti, sans aucune ingérence;
6- alors que les puissances économiques et les institutions financières internationales font des prêts à Haïti à un taux d’intérêt élevé, soit environ 13%, le Venezuela, de son côté, ne réclame que 1%.
Je dois rappeler que, suite à mon voyage à Cuba, avec le président René Préval, pour rencontrer le commandant en chef Fidel Castro, afin de faciliter l’intégration d’Haïti au programme PetroCaribe, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous avons été reçus par le camarade Hugo Chavez, au Venezuela. Et Haïti a largement bénéficié de ce programme.
En 2016, lorsque j’ai été reçu par le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, toujours dans le cadre des relations fraternelles qui existent entre nos deux peuples, l’accueil était très chaleureux.
J’en profite donc pour signaler à l’attention du peuple vénézuélien que le vote de soumission de Monsieur Jovenel Moïse à l’OEA ne traduit en rien la volonté du peuple haïtien. Ce vote ne lie que Jovenel Moïse qui, une fois encore, vient de prouver qu’il ne défend que ses intérêts personnels, et ce au détriment du peuple haïtien. Car, en tout état de cause, le vote d’Haïti ne devrait être qu’un vote historique et de raison.
En cette circonstance, au nom du pays de Dessalines, au nom du peuple vaillant d’Haïti et au nom de tous les membres et dirigeants du parti Pitit Dessalines, je demande pardon à la République bolivarienne du Venezuela du fait que ce vote ne reflète pas l’idéal dessalinien. Je tiens également à présenter mes excuses les plus sincères à tous les membres de l’organisation régionale El Camino del Campecino dont je suis un des dirigeants.
Dans les prochains jours, je compte me rendre au Venezuela pour une visite de courtoisie. Dans la foulée, le parti Pitit Dessalines prépare toute une série d’activités, dont des sit-in, des mouvements de manifestion, en arborant le drapeau de la République bolivarienne du Venezuela et celui de papa Dessalines, le bicolore noir et rouge.
Aujourd’hui, le constat est clair : Jovenel Moïse souffre de troubles mentaux. C’est un homme politiquement aliéné, un corrompu qui n’a aucune idéologie. De ce fait, il ne peut proposer aucun modèle économique, aucune forme de coopération qui aille dans le sens des intérêts collectifs.
Vive Haïti ! Vive le droit à l’autodétermination des peuples ! Vive l’amitié entre les peuples !
Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président, l’expression de sa plus haute considération.
JUSQU’AU BOUT !
Moise JEAN-CHARLES Secrétaire général du Parti Politik Pitit Dessalines
Source/le Nouvelliste
Photo/Archives
www.anmwe.com