Nous venons de souligner le cinquième anniversaire du séisme qui a dévasté la perle des Antilles, soit Haïti. Reportages en direct, diffusion de bulletins de nouvelles à partir de la capitale, rencontres avec des survivants, bilans des dons reçus, etc.
Nous revenons tout juste d’Haïti, en effet, nous avons passé les premiers jours de 2015 en terre haïtienne. Pour moi, cela équivalait à mon troisième périple dans ce pays. J’écris ces lignes pour vous parler de ce pays dont on ne parle jamais. De ces montagnes merveilleuses, de ces paysans et paysannes qui nourrissent tout le peuple, mais dont on ne parle jamais. De ces avancées, de ces dirigeants qui, de leurs communautés éloignées, font avancer le pays, relèvent le pays. Oui, Haïti ne se limite pas à Port-au-Prince. Haïti, c’est 80 % de montagnes, c’est 65 % de la population qui y vit, qui nourrit le pays.
Depuis de nombreuses années, des groupes d’aide québécois sont directement impliqués dans des projets d’éducation, de concertation, d’aide au développement de projet rural, et ce, en collaboration avec les leaders des communautés. Nous sommes là en accompagnement, nous n’imposons pas nos solutions puisque c’est le peuple et seul le peuple haïtien qui guidera le pays vers de meilleurs jours.
Si vous voyiez ces paysans, ces paysannes, qui habitent les montagnes. Nous sommes à mille et un lieux de ce que les reportages ont l’habitude de nous présenter.
Si vous rencontriez ce leader de Kenscoff, qui après quatre exils, après avoir tourné le dos à la fortune familiale pour vivre avec et pour le paysan en la personne de père Cico, vous vous diriez que des projets, il y en a… Si vous marchiez dans ces fabuleuses montagnes qui rendent Haïti si belle… Si on vous montrait Jacmel et ses plages…
Si vous rencontriez ces centaines de jeunes du secondaire, professionnels, artisans et collaborateurs que nous sommes qui croient en l’action ciblée, qui retournent année après année, et qui voient les avancées de l’arrière-pays, celui dont on ne parle jamais… Peut-être que vous feriez comme nous, et qu’à votre tour, la découverte d’Haïti passerait par un autre chemin que Port-au-Prince.
Parce que des solutions, il y en a. Chaque fois que les hôtels choisiront les légumes de leurs paysans plutôt que ceux de la République dominicaine, chaque fois qu’un village aura accès à une route pour sortir les légumes par camion, plutôt que ce soit les femmes, qui panier sur tête, marchent des heures et des heures, chaque fois que vous mettrez les pieds en Haïti et que vous paierez à juste prix vos achats, chaque fois qu’un «ti-moun» ressortira de l’école, diplôme en main, le pays avancera.
Kanpe! La perle des Antilles peut briller à nouveau. Aidons-les, ne les dirigeons pas.
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Jérôme Gagnon
Source/La Presse/Le Nouvelliste
Photo/La Presse/Le Nouvelliste
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