PORT-AU-PRINCE – Sans fanfare ni trompette, Skal Labissière est rentré au bercail le mardi 18 juillet 2017. L’arrivée de notre star de la NBA au pays est discrète, sans avoir pour autant été tenue secrète. Sur sa page Instagram suivie par quelques 87 milliers de personnes, l’athlète avait, depuis le mois de mai, partagé les dates de son camp qui se tiendra en Haïti du 19 au 21 juillet. La Fédération haïtienne avait, quant à elle, publié une note de presse qui avait donné lieu à un article paru dans la section sport du journal Le Nouvelliste, allant jusqu’à annoncer l’heure précise de l’arrivée du basketteur. Autant de publications qui pouvaient faire office d’invitation. Qu’à cela ne tienne, Ticket est sur place pour accueillir Skal au salon diplomatique !

Le jeune Labissière n’est pas de ceux qui passent inaperçus. Sa taille ne le lui aurait pas permis d’ailleurs. De fait, je le remarque une fois que je passe la porte de la salle où le joueur de basket professionnel attend tranquillement ses bagages. Je suis bien sûr frappée par combien il est grand. Il dépasse d’une tête – okay, de plusieurs bons centimètres, s’il faut être tout à fait honnête – le petit groupe qui est formé autour de lui. Quelques membres de la Fédération haïtienne de basketball, la mère du sportif, son frère et un bon ami à lui ont fait le déplacement pour l’occasion.

Mince, un visage qui garde encore des traits enfantins, à 21 ans, Skal n’a d’imposant que sa taille, 6’11”, comme me l’indique sa mère. Celle-ci transpirant la fierté et l’air protecteur couve son aîné du regard. Non, elle ne s’inquiète nullement pour son fils quand ce dernier est seul, loin de la demeure familiale. Elle croit dur comme fer en l’éducation que la famille lui a inculqué avant que sa passion ne l’emmène sous d’autres cieux. Elle s’assure néanmoins de toujours rester en contact avec sa progéniture que ce soit par messagerie instantanée ou par de fréquentes visites. « On fait souvent le va-et-vient. Que ce soit son père ou moi, ou toute la famille… on va souvent le voir », me confie la dame qui a rejoint un club de mères des basketteurs.

Aucun point de presse n’est prévu à l’aéroport. La conférence de presse, c’est pour un peu plus tard, au Karibe. Nous sommes d’ailleurs le seul média présent au salon diplomatique. Ainsi, sans autre forme de procès, notre photographe mitraille ce beau petit monde, sous le regard de quelques étrangers, restés à l’écart. Une équipe travaillant pour le compte des Sacramento Kings, m’apprend-on. Le père de Skal fait, lui, office de responsable de logistique, s’occupant entre autres de la gestion du convoi devant conduire son fils à ses autres rendez-vous de l’après-midi.

Rentré au pays spécialement pour animer un camp de détection de talents pour 50 jeunes de moins de 19 ans, Skal Labissière est un ancien joueur de basket-ball de l’équipe du Collège Canado-Haïtien parti s’installer aux USA peu après le séisme du 12 janvier 2010 grâce à l’appui de Power Forward International de Valmera Pierre, alias Titanic. Pur produit du basket haïtien, ayant eu pour entraîneur coach John, le pivot des Kings de Sacramento a ainsi une occasion de partager, à travers un camp, le camp S.K.A.L (Skills, knowledge and life), qui se tient du 19 au 21 juillet au gymnase de la rue Romain de 9 heures à 13 heures, ses connaissances et acquis avec des jeunes avec lesquels il a déjà en commun cette passion du basket-ball.

« Je compte faire ça chaque année pour supporter la Fédération haïtienne basketball et apporter de l’espoir aux jeunes. Quand je laissais le pays après le tremblement de terre, je n’aurais jamais pensé que je serais reçu à mon retour au Palais national, par le président de la République », a confié le sportif dans une courte déclaration à l’issue d’une rencontre avec le président Jovenel Moïse dans la journée du 19 juillet. Les détails de cet échange que le jeune homme qualifie de très positif n’ont pas été dévoilés, mais Skal semble en être ressorti plus déterminé que jamais à se rapprocher des jeunes de son pays. Ces jeunes qu’il qualifie de talentueux après les avoir vus à l’œuvre au cours de la première journée de son camp. Ces jeunes pour qui notre étoile de la NBA représente une motivation suprême.

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Source/Le Nouvelliste
Photo/Chocarella
www.anmwe.com

Skal-Labissiere