PORT-AU-PRINCE – Plusieurs organisations sociales lancent une pétition pour exiger, des autorités haïtiennes, de freiner la débauche juvénile et la dévalorisation du carnaval et de la culture haïtienne, apprend AlterPresse dans une note en date du 8 mars 2017, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.

Fanm Deside, Solidarite fanm ayisyèn (Sofa), l’Asosyasyon fanm solèy Dayiti (Afasda), le Conseil haïtien des acteurs non étatiques (Conhane) et le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), s’élèvent contre les incitations à la violence et à la débauche juvénile, ainsi que les injures, à peine voilées, à l’encontre des femmes et des jeunes filles, lors du carnaval national de 2017 aux Cayes, les 26, 27 et 28 février.
Ces comportements ont atteint une proportion inquiétante, se préoccupent les organisations.

Pendant les trois (3) jours de ces festivités, soulignent-elles, l’ex-président Michel Joseph Martelly, a attaqué l’intégrité morale et psychique des journalistes Jean Monard Métellus et Marie Liliane Pierre Paul, deux personnalités bien connues du pays.

« La jeunesse, ignorante, emportée par le rythme, la musique et les festivités en général, se déhanchait, buvait de l’alcool, en scandant, avec Michel Joseph Martelly, des propos injurieux, dans l’irrespect total des principes et valeurs de droits humains », dénoncent les organisations.

L’appareil judiciaire n’a pas assumé ses responsabilités face au comportement de l’ancien président, qui a violé, non seulement les règles élémentaires de la morale, mais aussi les dispositions des articles du Code Pénal, relatives aux mœurs et à la pudeur, au cours des dernières festivités carnavalesques, s’insurgent-elles.

Les organisations déplorent le fait que des femmes et des jeunes filles, nues ou presque, sont payées pour danser « de manière lascive ».

Ce qui change, disent-elles, les représentations chorégraphiques et les vidéos-tubes en films pornographiques.

« Il est donc clair que la société haïtienne est loin du temps, où le carnaval haïtien était synonyme de couleurs. Elle assiste à la dépravation de la jeunesse haïtienne et à la dévalorisation du carnaval et de la culture haïtienne ».

Les rares dispositions légales, portant sur la débauche de la jeunesse, ne répriment pas ces situations où, dans la frénésie générale, des mineurs et de jeunes adultes sont amenés à poser des actes contraires aux valeurs et principes de droits humains, critiquent-elles.

Ces jeunes scandent également des propos discriminatoires, les uns à l’égard des autres, donnent une couleur sexuelle à toutes leurs paroles et attaquent les autres dans leur dignité.

À travers cette pétition, ces organisations souhaitent que le parlement haïtien légifère sur les risques de débauche de la jeunesse haïtienne, la dévalorisation du carnaval et de la culture haïtienne, et édicte des sanctions sévères à l’encontre des groupes musicaux, des disc-jockey et de toute personne qui incitent la jeunesse à se débaucher.

Elles plaident en faveur de la mise en place d’un organe de protection de la communication audiovisuelle, dans les plus brefs délais, avec pour obligation de vérifier la conformité des textes par rapport à la culture haïtienne, en général, et au principe des bonnes mœurs, en particulier.

Les organisations demandent aussi un contrôle des textes musicaux à caractère discriminatoire, xénophobe, injurieux, dénigrants, contraires à la protection des mineurs, incitant à la débauche, des contenus également irrespectueux de la culture haïtienne, des droits de la personne humaine, des droits des femmes.

Fanm Deside, Solidarite fanm ayisyèn (Sofa), l’Asosyasyon fanm solèy Dayiti (Afasda), le Conseil haïtien des acteurs non étatiques (Conhane) et le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) exigent des mesures pour interdire la diffusion de ces textes et des activités nocturnes, ouvertes aux mineurs.

« Qu’il soit clairement interdit, aux mineurs, de fumer et de consommer de l’alcool. Que les activités, qui s’adressent à la jeunesse, à savoir journées récréatives, “after school” (après classe), soient rigoureusement contrôlées ».

« Que tous les programmes nationaux et officiels de débauche, tels que ‘’Ti Sourit’’, soient interdits sur le territoire national et qu’ils soient remplacés par des forums communautaires ; que ces forums soient réalisés en fin de semaine et dans l’après-midi », poursuivent-elles.

Les organisations rappellent que « le carnaval haïtien a toujours été considéré comme l’événement culturel le plus attendu de l’année, et que les groupes musicaux et les bandes à pied puisaient, dans des histoires vécues, des épopées pour chanter et dépeindre la réalité sociale haïtienne.

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Source/AlterPresse
Photo/Archives
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