PORT-AU-PRINCE – Le deuxième rapport d’audit de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif sur la gestion et l’utilisation des 4.2 milliards de dollars américains des fonds PetroCaribe continue de contraindre certains gestionnaires de deniers publics à justifier leurs dépenses afin, espèrent-ils, d’éviter toutes mésiterprétations dans l’opinion publique, susceptibles de porter préjudices à leur réputation et à leur gestion.

Après Jean Tholbert Alexis qui s’est offert un satisfecit pour avoir, affirme-t-il, bien dépensé les 23 millions de gourdes restant des 279 millions de gourdes allouées via le fond d’investissement au bureau qui le précédait, Levaillant Louis-Jeune, Jacques Stevenson Thimoléon et Cholzer Chancy sont montés au créneau pour défendre leur image.

D’entrée de jeu, Levaillant Louis-Jeune, ancien président de la chambre des députés, dément ouvertement le rapport de la CSC/CA prouvant une très mauvaise utilisation des 279 millions gourdes décaissées sous sa présidence en 2012. Et les 253 millions dépensées sous son règne, contrairement à ce que dit le rapport, ont été sollicitées et décaissées pour payer le personnel affecté à chaque député, s’il faut croire l’ex-député de la 49e législature. Selon lui, il n’y a pas eu de détournement de fonds publics.

« Notre intervention dans les colonnes de Juno7 aujourd’hui ne vise pas une quelconque remise en question du rapport de la CSC/CA. Comme hommes d’État, nous sommes tous pour la reddition de comptes et nous trouvons normal qu’une institution de contrôle nous fait obligation de rendre comptes de notre gestion », précise l’ex-député Levaillant Louis-Jeune avouant qu’il n’a jamais su utiliser de l’argent qui provenait du programme PetroCaribe et que les fonds mis à la disposition du bureau ont été sollicités par ce même bureau auprès de l’exécutif.

Dans la même veine, il avance que les 23 millions de gourdes restant ont été utilisées par son successeur Jean Tholbert Alexis pour la réalisation des travaux de plusieurs constructions dont un bureau destiné au président, une cafétéria, une salle de conférence des présidents, un salon diplomatique entre autres.

De son côté, le député de ls 49e législature Cholzer Chancy ne souhaite passer sous silence les déclarations élogieuses faites par l’ancien député de la Croix-des-Bouquets, Jean Tholbert Alexis, dans un article publié sur le site de Juno7 le dimanche 16 juin 2019, qui semblent accuser indirectement le bureau dont il était le questeur.

» Pour la réalisation des deux projets pour lesquels les 279 de gourdes ont été décaissées, en l’occurrence le projet de construction de bâtiments devant loger certains services de la chambre et celui s’inscrivant dans la rubrique renforcement institutionnel, nous avons clairement expliqué notre démarche auprès du Ministère de l’Économie et des finances via deux correspondances jointes de la fiche d’identité du projet. Un rapport a été aussi acheminé au Ministère de la Planification. Les décaissements ont été effectués en deux temps et l’argent a été utilisé exactement pour ce qu’il a été prévu », informe le député Cholzer Chancy.

Ayant succédé à Jean Tholbert Alexis, Jacques Stevenson Thimoléon rappelle à celui-ci que c’était son bureau qui avait fait le dernier versement pour l’achèvement des travaux de construction des bâtiments et que le certificat de fin de travaux n’avait pas été livré sous l’administration de Jean Tholbert Alexis. Ce sont là les propos de l’ancien député de Petit-Goâve en guise de réponse à son ancien collègue qui selon lui, semble vouloir prendre le mérite d’un travail réalisé pour l’assemblée des députés.

À eux trois, ils disent n’avoir aucune connaissance de l’origine de cet argent qui a été sollicité auprès de l’exécutif pour des activités spécifiques au niveau de la chambre basse.

Soulignons que pour les 302 millions de gourdes mises à la disposition de la 49e législature, la CSCCA, recommande qu’une enquête soit ouverte par les autorités compétences afin de cerner davantage l’utilisation des fonds publics mis à la disposition de la 49e législature, et s’il y a lieu, qu’un mécanisme soit mis en place pour récupérer les fonds mal utilisés.

Source/Juno7
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