PORT-AU-PRINCE – L’ingénieur-agronome Jean Camille Bissereth, coordonnateur général de la Fondation pour le Développement du Tourisme Alternatif en Haïti (Fondtah) appelle à des actions pouvant permettre au carnaval haïtien, considéré comme « la plus grande fête populaire et culturelle », de se transformer en une vraie industrie, capable de favoriser l’épanouissement du tourisme.
Jusqu’à présent, on n’arrive pas à faire du carnaval une industrie, déplore Bissereth, invité à l’émission TiChèzBa, prévue pour être diffusée les samedi 25 et dimanche 26 février 2017 sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7:00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7:00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).
Il encourage la mise en place d’infrastructures et de capacités d’accueil pour permettre au carnaval de s’élever à cette dimension.
Une restructuration de cet événement pourrait favoriser notamment le tourisme et la création d’emplois à travers le pays, souligne-t-il.
Cependant, admet-il, tel qu’organisé actuellement, le carnaval, même délocalisé, n’échappe pas à la centralisation de Port-au-Prince, la capitale, alors que d’énormes contraintes gênent le développement du tourisme local.
Dans les expériences passées, les entrepreneurs locaux se sont toujours plaints du fait qu’ils ont été négligés au profit des entreprises de la capitale, qui bénéficient des contrats les plus juteux.
Le carnaval dit « national » est prévu aux Cayes (chef-lieu du département du Sud), les dimanche 26, lundi 27 et mardi 28 février 2017.
Le conseil municipal de Port-au-Prince a maintenu le carnaval traditionnel de la capitale, pour les mêmes dates, en vue de « réconcilier les habitantes et habitants de cette ville avec les traditions carnavalesques d’antan », selon le comité du carnaval 2017.
« Chaque zone a sa particularité. Nous présentons toujours Haïti comme le portail culturel des Caraïbes. Nous avons un ensemble de richesses qui restent non exploitées, or le carnaval permet de mettre en évidence les valeurs culturelles », indique Bissereth.
Le promoteur touristique est d’avis que, dans un pays comme Haïti, il devrait y avoir des carnavals spécifiques dans toutes les communes, pour permettre de capter des visiteurs dans une perspective de partage culturel et de création de revenus, déclare-t-il
Cette activité culturelle offre une grande opportunité de divertissement, relève également l’agronome Bissereth, qui dit souhaiter plus de publicité et de promotion autour du carnaval.
« L’homme a droit à la récréation. (…) Le carnaval est un mouvement d’éveil. (…) C’est un moment pour se libérer du stress ».
Le carnaval délocalisé et bien géré pourrait être également utilisé comme un ferment de décentralisation, à travers un renforcement des communes, avance-t-il .
Des analystes estiment que le carnaval serait, dans les conditions actuelles, un outil utilisé pour masquer les conditions réelles d’existence en Haïti.
Avec l’organisation du carnaval aux Cayes, soulignent-ils, il y a une banalisation des séquelles du passage du terrible cyclone Matthew, dans les départements du Sud, des Nippes et de la Grande Anse (Sud-Ouest d’Haïti), en octobre 2016.
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Source/AlterPresse
Photo/Archives
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