BELLADÈRE – Accompagnés de soldats dominicains, des agents de la migration dominicaine ont forcé environ 20 usagers haïtiens de la frontière d’Elias Piña/Belladère (Plateau Central) à monter dans un bus en direction de la République voisine.
C’est ce qu’a rapporté le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), dans une note en date du lundi 16 janvier 2017, transmise à AlterPresse.
Les Haïtiens ont été « enlevés » par les soldats dominicains, à la mi-journée du lundi 16 janvier 2017, au moment où ils venaient, comme à l’accoutumée, effectuer leurs transactions au marché frontalier d’Elias Piña, limitrophe de la commune de Belladère, indique le Garr.
Le bus qui les a transportés, venait tout juste de reconduire 42 migrantes et migrants haïtiens dont 37 hommes, 3 femmes et 2 enfants, le lundi 16 janvier 2017.
Le Garr dit ne détenir en ce moment aucune information en ce qui concerne le sort réservé à ces ressortissants haïtiens enlevés par des soldats et des agents dominicains de la migration.
Il appelle les autorités haïtiennes à exiger des explications précises de l’État dominicain autour de cet acte qui inquiète plus d’un, notamment les familles des personnes enlevées.
C’est une situation qui n’était pas censée se produire, car les accords commerciaux entre Haïti et la République Dominicaine permettent aux ressortissants haïtiens d’avoir accès au marché d’Elias Pinas, sans papiers, chaque lundi et vendredi de 8 :00 am à 5 :00 pm (heure locale), réagit l’animateur du Garr à Belladère, Ulrick Camille, joint au téléphone par AlterPresse.
Les ressortissants dominicains peuvent eux-mêmes traverser la frontière vers le marché de Belladère, sans papiers, chaque mercredi et samedi, toujours entre 8 :00 am à 5 :00 pm, poursuit-il.
Les autorités dominicaines ne sont pas à leur coup d’essai, selon l’animateur.
Il indique que de nombreux rapatriés se sont déjà plaints d’avoir été arrêtés sur le point frontalier de Belladère, puis conduis en prison en République Dominicaine pour passer plusieurs jours, avant d’être finalement rapatriés en Haïti.
Les Haïtiens enlevés n’étaient donc même pas en situation de migration, dit-il.
Cet acte d’arrestation est venu assombrir davantage le tableau des rapatriements inhumains ainsi que les incessantes violations des droits humains, perpétrées par les autorités dominicaines, contre les Haïtiens.
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Source/AlterPresse
Photo/Archives
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