PORT-AU-PRINCE – La reprise de la séance, autour de la demande de mise en accusation du président Jovenel Moïse, pour crime de haute trahison, est annoncée pour le lundi 12 août 2019, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

La séance autour de la demande de mise en accusation de Jovenel Moïse a été mise en continuation, le mercredi 7 août 2019, à la chambre des députés, par le président de la chambre basse, Gary Bodeau, après une demande de plusieurs documents, devant soutenir la mise en accusation, faite par les députés accusateurs.

La nouvelle date devrait être fixée au moment même de cette séance spéciale, critique le député Joseph Manès Louis, estimant que Gary Bodeau a commis un accroc aux règlements intérieurs de la chambre des députés.

La nouvelle séance devrait permettre aux députés accusateurs de présenter toutes les preuves listées, souhaite-t-il.

Les députés du groupe minoritaire conditionnent la continuation de la séance à la communication, par Gary Bodeau, des documents devant soutenir la demande de mise en accusation.

Après la suspension de la séance du mercredi 7 août 2019, le député Jerry Tardieu a regretté le fait que le bureau de la chambre basse ait refusé de fournir les documents, demandés par les députés accusateurs, pour corroborer la mise en accusation de Jovenel Moïse.

Pourtant, certaines pièces, notamment celle liée à l’affaire concernant la compagnie Dermalog, au cours de laquelle un arrêt a été pris en Conseil des ministres, étaient disponibles, fait-il savoir.

Dans un rapport, diverses organisations de droits humains en Haïti ont conseillé à la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca) de se saisir du dossier Dermalog, conformément à la loi du 4 mai 2016, en raison des soupçons de corruption entourant tout le processus.

Elles ont aussi demandé à l’Office national d’identification (Oni) de sursoir à l’enregistrement et à la distribution d’une nouvelle Carte d’identification nationale unique (Cinu).

Le bureau de la chambre basse, présidé par Gary Bodeau, se positionne contre la mise en accusation de Jovenel Moïse, dénonce Serge Jean-Louis, membre de la structure politique dénommée « Forces de l’opposition progressiste » (Fop).

Ce dossier reste comme une épée de Damoclès, sur la tête de Jovenel Moïse, souligne la structure politique Fop.

En plus d’être l’objet d’une mise en accusation pour crime de haute trahison, Jovenel Moïse serait impliqué dans un scandale de corruption, relatif au dossier PetroCaribe, à travers son entreprise « Agritans », qui aurait utilisé « des stratagèmes de détournement de fonds », d’après le deuxième rapport, rendu public le 31 mai 2019 par la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), sur la gestion des fonds PetroCaribe.

De nouvelles manifestations, visant à réclamer la démission de Jovenel Moïse, sont projetées, à partir du mercredi 14 août 2019, à Port-au-Prince, par divers secteurs de la vie nationale.

Source/AlterPresse
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