PORT-AU-PRINCE – Le président haïtien, Jovenel Moïse, a dénoncé une « violation extrêmement grave de la dignité humaine » au sujet du scandale sexuel impliquant des responsables de l’ONG britannique Oxfam en Haïti qui a éclaté au grand jour vendredi.
Les représentants de l’ONG en Haïti sont convoqués jeudi par le ministère de la Planification et de la Coopération externe afin de fournir des explications.
« Ce qui s’est passé avec Oxfam en Haïti est une violation extrêmement grave de la dignité humaine », a tweeté M. Moïse tard lundi.
« Il n’y a rien de plus indigne et malhonnête qu’un prédateur sexuel qui utilise sa position dans le cadre de la réponse humanitaire à une catastrophe naturelle pour exploiter les personnes nécessiteuses dans leurs moments de grande vulnérabilité », a-t-il ajouté.
La directrice générale adjointe d’Oxfam Penny Lawrence a démissionné lundi, prise dans la tourmente de ce scandale portant sur des faits survenus en 2011 au cours d’une mission consécutive au séisme qui a fait plus de 200 000 morts en Haïti en 2010.
Le ministre Aviol Fleurant de la Planification a déclaré mardi matin : « Nous avons appris, non sans consternation, que l’ONG Oxfam serait impliquée dans des crimes sexuels sur mineurs en Haïti au lendemain du séisme dévastateur du 12 janvier 2010 ».
« Les dirigeants auraient utilisé les fonds de l’organisation à cette fin. Ce serait à la fois des crimes sexuels graves et un fait qualifiable de “crime contre le développement” au regard du détournement éventuel de l’aide externe aux fins d’activités illégales criminelles », a-t-il ajouté.
Scandale de nature sexuelle
Selon une enquête du Times publiée vendredi, des groupes de jeunes prostituées étaient invités dans des maisons et des hôtels payés par Oxfam en Haïti. Une source citée par le quotidien britannique dit avoir vu une vidéo d’une orgie avec des prostituées portant des T-shirts d’Oxfam.
Quatre employés ont été licenciés et trois autres ont démissionné avant même la fin de l’enquête interne lancée en 2011, a assuré l’ONG.
La Commission caritative, organisme qui contrôle les organisations humanitaires au Royaume-Uni, a ouvert une enquête lundi sur Oxfam, sur la réalité des agressions commises — qui comporteraient également des abus sexuels — en Haïti et sur la réaction de la direction.
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Source/Le Devoir
Photo/Le Devoir
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