PORT-AU-PRINCE – « Il existe des hommes en Haïti qui peuvent réaliser de grandes choses », a déclaré fièrement Jean Emmanuel Bonté.

Ce technicien mécanique fait partie de cette catégorie. 50 ans environ, passionné d’ingénierie, cet originaire de la commune de Carrefour a expérimenté son savoir-faire en Haïti et aux Etats-Unis d’Amérique. À l’occasion de la fête du Drapeau et de l’Université, le 18 mai en cours, ce créateur a exposé deux véhicules de sa fabrication sur le campus de l’Université Adventiste d’Haïti, à Diquini 63. Ce sont des moyens de transport qu’il a lui-même construits dans son atelier à domicile à Bizoton 53.

Aujourd’hui, il travaille avec un groupe de jeunes et d’adolescents. Cette marque de voiture porte le nom de JEB. C’est une combinaison des premières lettres de Jean Emmanuel Bonté. « J’ai fabriqué ces véhicules, il est important qu’ils portent mon nom », a souligné le génie, entouré d’une dizaine de participants à la fête du Drapeau. « Le début était très difficile pour moi. On croyait que j’étais fou. Beaucoup de gens pensaient qu’un Haïtien sans infrastructures appropriées ne peut aller très loin avec ses ambitions ou ses rêves.

En 1991, en dépit de toutes ces difficultés, j’ai dû commencer avec les travaux. Pour participer aux festivités carnavalesques de cette même année, j’avais réalisé une voiture qui faisait le tour du Champ de Mars. Cela avait piqué la curiosité de beaucoup de gens. De cette date aujoud’hui, les choses ont évolué. Après plus de 20 ans, j’ai acquis beaucoup d’expériences, surtout aux Etats-Unis d’Amérique», a-t-il mentionné.

Dans son atelier, il est accompagné de jeunes issus de quartier populeux et vulnérables. « J’ai avec moi des enfants de 6 à 17 ans. Ils apprennent vite et sont très motivés. Ils ont chacun un rêve. Pour qu’ils puissent s’épanouir et atteindre leur but, je les encadre », a dit cet homme généreux, qui se donne pour mission de guider. « Je vis dans un pays où beaucoup de personnes vont au cimetière avec leurs rêves.

Par conséquent, je veux m’investir dans la formation de ces enfants qui ont certainement du talent. Ils viennent tous de familles modestes », a-t-il indiqué. Une lueur de satisfaction sur son visage, il ajoute : « Je suis heureux de participer au bonheur des enfants de mon quartier. C’est tout ce que je peux faire maintenant. Je veux partager avec eux ce que j’ai en matière de connaissance. Je veux les voir grandir comme tous les autres enfants du monde qui sont bien encadrés ou qui ont de l’aide. »

Pendant des heures, les gens se font photographier auprès de ces véhicules et du créateur aux cheveux rappelant ceux de Bob Marley.

Source/Le Nouvelliste
Photo/Le Nouvelliste
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