PORT-AU-PRINCE – Georges Sassine Président de l’Association des Industries d’Haïti (ADIH), estime qu’au moins une douzaine d’entreprises asiatiques supplémentaires de fabrication de vêtements démarreront d’ici mi-2019, tout en soulignant le défit a relever notamment en terme d’infrastructure de soutien « Le principal défi est le manque de bâtiments, que nous essayons de résoudre […] À l’heure actuelle, deux nouvelles entreprises sont déjà établies, mais elles attendent des bâtiments »

De plus, la pénurie de travailleurs qualifiés est un autre problème a déclaré Sassine, convaincu toutefois que les deux Centres de formation spécialisés dans le secteur du vêtement peuvent y remédier « Le défi consiste à former plus de personnes en permanence pour s’assurer que les travailleurs sont compétents et disponibles »

Plusieurs spécialistes de l’industrie textile en Haïti se déclarent optimistes sur le fait que le secteur, qui comprend actuellement 20 manufactures (dont 13 asiatiques), pourrait continuer à prendre de l’ampleur, à condition que le gouvernement assure la stabilité économique et sociale…

Les opérateurs Sud-coréens sont en tête avec 10 manufactures. En effet, la société sud-coréenne, S&H Co Ltd (SAE-A) qui a commencé ses activités en Haïti en 2012, est devenue depuis, le plus grand employeur du secteur de l’habillement en Haïti avec plus de 13,000 travailleurs.

Les entreprises taïwanaises ont également construit 3 usines, dont l’une est exploitée par une filiale de MAS Holdings, basée au Sri Lanka. Giri Chandrasena, Directeur général des projets spéciaux pour MAS Akansyel qui fabrique des vêtements de sport, a déclaré que la proximité d’Haïti avec les États-Unis et des avantages en matière de droits de douane ont notamment permis de convaincre ses clients haut de gamme de former un partenariat en Haïti.

À l’heure actuelle, MAS Akansyel emploie environ 1,000 travailleurs et envisage d’en embaucher 600 supplémentaires. Selon Chandrasena, son entreprise ne se contente pas seulement d’accroître de manière durable la production de sa première manufacture mais envisage une extension de sa production et recherche actuellement un espace pour développer davantage ses opérations en Haïti. De plus il souligne que MAS a innové au sein de l’industrie du vêtement en s’assurant que tous les employés disposent de comptes bancaires. Un guichet automatique bancaire a d’ailleurs été installé dans l’enceinte de la société « Ainsi, nous évitons les paiements en espèces et les salaires sont directement versés sur le compte bancaire de chaque employé. Tous nos employés ont le transport aller-retour au travail et sont dotés d’uniformes » a indiqué Chandrasena.

Sassine a indiqué qu’outre la proximité d’Haïti avec les États-Unis et les avantages des lois HOPE et HELP, la disponibilité de main-d’œuvre rend notre pays très attrayant pour les chefs d’entreprise asiatiques soulignant « Le niveau de chômage est très élevé en Haïti […] Alors, les gens veulent travailler, ils se moquent bien de savoir à qui appartiennent les usines. Pour eux, toutes les usines sont identiques. » ajoutant que certaines usines de confection asiatiques paient bien au-dessus du salaire minimum du secteur fixé par le Gouvernement à 420 Gourdes (+20%) par journée de travail de 8 heures.

Source/HaïtiLibre
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