PORT-AU-PRINCE – La première garantie du président de la République pour arriver à cette entente visant à changer la Constitution, c’est qu’il n’aura aucun intérêt personnel ni électoral dans la nouvelle Constitution. Dans une adresse à la nation, le vendredi 23 octobre, sur la Télévision nationale d’Haïti (TNH), Jovenel Moïse a déclaré : « Aujourd’hui, je prends un engagement solennel devant le pays et le monde entier. Je ne demande pas de changer la Constitution pour jouir d’aucun avantage. Je ne serai pas candidat dans les prochaines élections qui devraient avoir lieu après le changement de la Constitution. »
« Le pays mérite une Constitution moderne, adaptée aux exigences et aux défis qui attendent la nation au XXIe. Nous allons conserver les bons héritages démocratiques que nous a laissés la Constitution de 1987. La nouvelle Constitution devrait être adaptée à notre culture, simple, claire, facilement applicable. Elle doit faciliter la gouvernance du pays sans qu’il n’y ait collusion entre les trois pouvoirs de l’État… », voilà la vision du président de la nouvelle constitution.
A travers un référendum, a indiqué le chef de l’Etat, le peuple décidera s’il acceptera ou pas la nouvelle Constitution. « Si le peuple dit oui au cours de ce référendum, les prochaines élections seront organisées avec cette nouvelle Constitution », a soutenu Jovenel Moïse.
Mais pour y arriver, selon Jovenel Moïse, tous les acteurs doivent s’entendre sur la meilleure façon de changer la Constitution. Jovenel Moïse a appelé tous les secteurs de la vie nationale à trouver « un consensus » sur le sujet.
Le chef de l’État a souligné qu’il a mis dans le budget 2020-2021 de l’argent pour l’organisation des élections et le référendum.
Selon le président, la Constitution « nous divise et ne correspond pas à notre culture, nos mœurs. La Constitution ne correspond pas à la réalité du pays, la façon dont nous comprenons nos autorités. Ces constats constituent un blocage dans la gouvernance du pays », a critiqué le chef de l’État, faisant savoir que nos institutions ne peuvent fonctionner avec cette Constitution sur laquelle il a prêté serment jurant, la main levée vers le ciel, de la respecter et de la faire respecter.
« Cette Constitution est comme un pacte de corruption signé entre une catégorie de gens dans le pays », estimé Jovenel Moïse.
M. Moïse a pris comme exemples un président élu directement par le peuple mais qui est obligé de nommer un Premier ministre, le chef du gouvernement « qui exécute un programme qui parfois ne respecte pas les engagements pris par le président lors de sa campagne électorale. Souvent, le Premier ministre et les ministres ne reçoivent d’ordres que des sénateurs et des députés. Le président se retrouve toujours en difficulté pour respecter ses engagements », a dénoncé le Jovenel Moïse, qui a déjà nommé pas moins de cinq Premiers ministres.
Le chef de l’État a rapelé que le Parlement ne joue pas toujours son rôle de contrôle sur le gouvernement. « Il y a un grand déséquilibre entre le pouvoir du Parlement, l’exécutif et le judiciaire », a-t-il dit.
Pour montrer la nécessité de changer la Constitution, le président a aussi évoqué la question de décharge pour les anciens Premiers ministres et ministres qui ont servi le pays, la situation de la diaspora qui est exclue de la vie politique en Haïti…
Source/Le Nouvelliste
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