PORT-AU-PRINCE – Plusieurs organisations de droits humains expriment leurs inquiétudes et indignation, par rapport aux tournures que prennent les événements en Haïti, avec l’assassinat par balles, par des bandits armés, de sept (7) policiers à Liancourt, une commune du Bas Artibonite, dans des interviews accordées à AlterPresse/AlterRadio.

« Depuis l’ascension au pouvoir du premier ministre de facto Ariel Henry (Ndlr : le 20 juillet 2021, à la suite d’un tweet de la communauté internationale), les bandits armés, renforcés par son gouvernement, devenus plus arrogants dans leur mode opératoire et élargissant chaque jour un peu plus, leur territoire, s’en prennent régulièrement aux agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) » ->, relève un rapport du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), transmis à l’agence en ligne AlterPresse.

Du 20 juillet 2021 au 26 janvier 2023, 78 policiers nationaux ont été assassinés par balles en Haïti, souligne le Rnddh.

Du 10 au 26 janvier 2023, au moins 13 policiers nationaux ont été abattus par des gangs armés.

« Au début de l’année 2023, au moins dix-huit (18) agents-tes de la Pnh sont déjà victimes d’actes attentatoires à leur vie. Parmi eux, quatorze (14) ont été assassinés, deux (2) autres sont blessés par balles lors de raids perpétrés contre eux par des bandits armés et deux (2) autres sont portés disparus ».

L’organisme Fondasyon je klere (Fjkl) exhorte le Conseil supérieur de la police nationale (Cspn) à se réunir en urgence, afin de trouver une solution à la situation.

Avec les assassinats en série des policiers, pendant que la population est livrée à elle-même, les policiers nationaux se retrouvent démoralisés, déplore la Fjkl, interrogée par AlterPresse/AlterRadio.

Avant l’assassinat des sept policiers nationaux à Liancourt, trois autres ont été tués par balles, un autre porté disparu, tandis qu’un autre a été blessé par balles, par des bandits armés, lors d’une attaque sur une patrouille policière à Métivier, dans la municipalité de Pétionville (à l’est de la capitale, Port-au-Prince), le vendredi 20 janvier 2023.

L’organisme Gardiens des droits humains (Gdh) souligne combien la Pnh est devenue très vulnérable, parce qu’elle est traitée en parent pauvre, dans un entretien à AlterPresse/AlterRadio.

Des décisions rapides doivent être prises pour éviter que la situation empire, exige l’organisme Gdh, dénonçant le haut commandement de la Pnh qui ne se montre pas pas à la hauteur de ses responsabilités.

« La sécurité est devenue une affaire politique. Le haut commandement de la police doit partir. Les policiers d’expérience, les hommes de terrain doivent prendre la relève ».

Les autorités ne donnent pas les moyens suffisants à la Pnh pour faire face aux manœuvres des gangs armés, qui assassinent fréquemment les policiers, fustige, pour sa part, le Syndicat de la Police nationale d’Haïti (Spnh-17), joint par AlterPresse/AlterRadio.

Source/AlterPresse
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